Malya Saadi en concert à Alger
Après un report la veille de son concert en raison des intempéries, la chanteuse Malya Saadi s’est produite, ce lundi 21 juillet, dès 23h30, sur la scène de Gaâda Nouba, à l’hôtel Aurassi à Alger, en exposant son répertoire du genre chaabi ouvert sur l’universalité.
Aux premières notes du mandole, lors d’une soirée douce et sans aléas climatiques, Malya la voix féminine du chaabi rentre vite dans le vif du sujet en chantant Ya Ourida, l’un des titres de son album Ya bhar, son premier. Nous ne le répéterons jamais assez, le genre chaabi c’est avant tout de la poésie, de la qasida, du texte à interpréter. Et cette chanteuse aux octaves médium et/ou aiguës sait mettre en valeur des titres qui relèvent, aujourd’hui, du patrimoine ou nouvellement écrits.
Il faudrait être audacieux pour reprendre Sobhan lah ya ltif, ces paroles que le regretté Mustapha Toumi a proposé au grand maître disparu El Hadj Mhamed El Anka dans les années 1970, ces mots qui demeurent éternels et interpellent encore celui qui veut bien les entendre. Oui, elle l’a bien repris, et de surcroît, avec une orchestration et une instrumentation modernes (saxophone, mandole amplifié, percussions, batterie, clavier, guitare électroacoustique) tout en respectant la mélodie d’origine. Que ce soit dans cet inoubliable Sobhan lah ya ltif ou dans Lila (de Rym Laredj), le répertoire de Malya contient des ouvertures sur les autres genres, soit des enchaînements ou de la fusion subtilement agencée (chaabi-jazz, reggae, gnawi, flamenco…)
Ce sont là des compositions musicales qui nécessitent, bien entendu, un savoir-faire et une manière rigoureuse d’exécution. Quand cette artiste compte sur des noms émérites et chevronnés comme Mohamed Abdennour, ledit P’tit Moh, son paternel H’ssicen Saadi et d’autres musiciens comme Smail Benhouhou, l’auditoire découvre agréablement un chaabi particulier et transnational. Sachant aussi qu’elle est généreuse dans sa performance scénique, elle finira par céder son propre espace à son père. Il empruntera alors le mandole de Mehdi Ferhat, le seul musicien qui a déjà travaillé avec Malya à Alger, et improvisera sur l’immortel Lahmam li rabitou m’cha aâliya que son professeur El Anka a toujours habilement chanté.
Puis, il aura l’honneur de clôturer cette soirée avec Rayha ouin. Pour cette ancienne voix du genre, également artiste peintre, la relève est assurée. Preuve en est avec Malya qui n’hésite pas aussi à déclamer de la poésie française dans le mode de la musique populaire algérienne.
Malya Saadi : chant et tar
Nadjib Gamoura : basse
Mehdi Djama: saxophone et guitare
Mehdi Ferhat : mandole
Fouad Turki : percussions
Hassane : batterie
Smail Benhouhou : clavier