Malgré la répression du Makhzen : La contestation populaire s’amplifie au Maroc

Le royaume du Maroc est entré dans une phase cruciale de son histoire. Alors que les milieux politiques et diplomatiques s’interrogent sur l’avenir du Roi Mohamed VI lui-même et de la guerre de succession au trône, cette fois les observateurs s’inquiètent plutôt du risque d’implosion sociale qui menace le pays.
Car la contestation populaire prend de l’ampleur de jour en jour et se durcit. Pratiquement toutes les régions connaissent un grand bouillonnement en dépit des féroces méthodes répressives des services de police du Makhzen.
Le mot d’ordre de la population dans les villes du royaume est de faire front contre la corruption et la tyrannie du régime. La grande majorité des marocains, sortis groggy de la crise sanitaire et ses dommages collatéraux, vivent une situation inextricable, avec l’inflation vertigineuse, les pénuries cycliques, l’abandon des subventions par l’Etat, la hausse des prix des produits de large consommation, les carburants devenus hors de portée, la paralysie du secteur économique, le chômage endémique et la précarité.
Une situation qui sera encore davantage amplifiée par les atteintes aux libertés, les violations systématiques des droits humains, les injustices de l’administration, l’emprise de la bureaucratie et les dépassements quotidiens au niveau des tribunaux.
Cependant, le pic de cette grogne populaire a été atteint par la vitesse incroyable prise par le makhzen dans son processus de normalisation avec l’entité sioniste. Il ne se passe plus un jour sans qu’un ministre israélien ne foule le territoire marocain pour des visites plus ou moins longues. Un fait qui a engendré une colère populaire contre cette emprise sioniste sur le Maroc qui semble devenir un simple protectorat africain de l’entité sioniste.
Sur les réseaux sociaux, les mouvements de protestation se sont transformés en véritable campagne dénonçant la politique chaotique du Premier ministre Aziz Akhannouch, un archi-milliardaire et ami de sa majesté. Sa gestion des affaires aura été scandaleuse et son gouvernement a démontré ses faillites sur tous les plans.
Ces derniers jours, les grèves, les manifestations, les rassemblements et les sit-in dans plusieurs villes marocaines se sont multipliés. Comme les malheurs ne viennent jamais seuls, les populations vivent maintenant les pénuries d’eau, les incendies de forêts et les coupures d’électricité. En raison de la sécheresse et l’irresponsabilité des autorités dans sa gestion et sa mauvaise anticipation, la crise s’aggrave dans le pays.
Parallèlement à cela, les manifestations anti-normalisation n’ont pas cessé depuis que le régime marocain a officialisé ses relations avec l’entité sioniste occupante en décembre 2020. La semaine dernière, les opposants à la normalisation ont organisé une action de protestation devant le Parlement, dénonçant la visite d’un responsable de l’armée sioniste à Rabat.
Le journaliste marocain Abdellatif Hammamouchi a déclaré, à ce propos, que « l’autoritarisme marocain fait face à une forte colère des classes sociales (moyenne et pauvre) qui ont été touchées par la hausse des prix et les effets de la pandémie (Covid-19) ».
Le journaliste-militant a souligné que le système politique marocain continue de généraliser « la répression contre l’opposition indépendante, les journalistes et les militants de la société civile afin de juguler la colère de la société et de ses éléments actifs ».
Ce qui explique, selon lui, l’absence de la scène de journalistes connus pour leurs écrits critiquant l’autoritarisme et les liens entre l’argent et le pouvoir, tels que Souleiman Raissouni, Omar Radi et Taoufik Bouachrine.
Hammamouchi a souligné que le pouvoir au Maroc est « étroitement lié aux cercles des commerçants rentiers et des hommes d’affaires exerçant en dehors du cadre de la loi et des règles de la concurrence », citant à titre d’exemple le Premier ministre Aziz Akhannouch, dont la société spécialisée dans la commercialisation des produits pétroliers continue d’accroître ses gains.
Pour sa part, le vice-président de l’Espace marocain des droits humains, Ali Maghraoui, a pointé « la responsabilité de l’Etat dans la poursuite de la flambée des prix et la violation des droits économiques et sociaux des Marocains ».
Le juriste a considéré ce que vit le peuple marocain comme un « crime odieux à part entière », dénonçant « la poursuite de politiques économiques ratées et l’adoption de mesures injustes pour la classe populaire ».
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