Malek Serraï : «L’exploitation du gaz de schiste n’est pas une priorité»
Malek Serraï, expert international à la tête du bureau d’étude, Algeria International Consulting, a fait un remarquable exposé sur la situation économique de l’Algérie devant les participants du douzième congrès national de l’Union générale des travailleurs algériens, organisé sous le signe maturité et responsabilité. Malek Serraï, sans verser dans un optimisme infondé, s’est basé sur des réalités concrètes qui ont le privilège de convaincre les consciences les plus réticentes.
Les réserves naturelles de l’Algérie sont immenses. « Ce patrimoine de richesses naturelles se mesure par sa grandeur qui est à l’échelle de l’immensité du territoire de notre pays, comparable à un continent », explique ce haut expert international.
Abordant dans cette voie, nos réserves en hydrocarbures sur lesquelles certains commentateurs pour faire monter la pression et mettre le doigt sur l’incertitude de l’avenir, diffusent des propos alarmants et défaitistes concernant leur tarissement proche, M. Serraï affirme : « Jusqu’à aujourd’hui, pour le pétrole et le gaz seuls 15 % du territoire algérien sont exploités. Il reste encore de gigantesques possibilités à mettre en valeur sur notre sol, sans compter les potentialités du off-shore, sur notre littoral. »
Pour le gaz naturel par exemple, M. Serraï cite des gisements existants sur le littoral pas loin de Zéralda ainsi que ceux découverts près de Médéa.
« Les vannes éventuelles pour exploiter ces ressources en gaz dans ces lieux sont encore fermées », précise-t-il, démontrant par ces exemples les immenses potentialités des ressources en gaz que recèle notre pays. « C’est pourquoi, dit-il, le gaz de schiste n’est pas une priorité ».
A propos de l’exploitation de ce gaz non conventionnel, cet expert international en dresse un historique plein d’enseignements en précisant que cette énergie a été découverte aux Etats-Unis il y a plus de cent ans. Etant donné, sa non maitrise technologique, ces hauts risques et ses dangers sur l’environnement et la santé des êtres vivants, l’exploitation du gaz de schiste a toujours été repoussée jusqu’à l’ère actuelle.
Concernant la décision d’exploiter le gaz de schiste en Algérie, M. Serraï recommande de tempérer afin de pouvoir bénéficier des dernières innovations en matière de sécurité.
« Les prix d’exploitation de ce gaz de schiste sont trop élevés et les prix bas aujourd’hui du pétrole ne peuvent favoriser le développement de ce gaz non conventionnel », explique par ailleurs M. Serraï faisant comprendre que la chute actuelle du prix du baril n’est que conjoncturelle et que la tendance vers son renchérissement se rétablira dans un futur plus ou moins proche.
Elargissant son analyse sur l’immensité de réserves naturelles de l’Algérie, M. Serraï a abordé les potentialités en eau du pays notamment dans le Sahara en précisant, « les réserves en eau de l’Algérie dans le Sud sont bien supérieures que celles existantes dans le Nord » suggérant, un programme de forages réalisé par les pouvoirs publics, afin d’accompagner le développement agricole pour la mise en valeur des étendues considérables du grand Sud. « Ce programme constitue un formidable plan de création d’emplois et un arrêt de nos importations de produits agricoles », explique-t-il.