Makri : Le hirak a ébranlé le système

C’est un Abderrazak Makri fidèle à ses convictions qui est revenu ce samedi sur la reprise des manifestations populaires. Pour le président du MSP, « le Hirak a ébranlé les fondements du système corrompu » du régime déchu d’Abdelaziz Bouteflika. Il a également dans la foulée accusé par ailleurs le pouvoir de « faire semblant d’assumer le message du Hirak pour tenter de l’étouffer, à travers la politique de la carotte et du bâton. » Allusion très clair aux arrestations de vendredi dernier de certains acteurs du hirak et des actes de répression observés dans certaines régions.
Après avoir rappelé que les cadres et militants de son parti sont descendus dans la rue, le chef du MSP a indiqué que trois jours avant la célébration du deuxième anniversaire de la « révolution du sourire », il avait appelé les citoyens à réinvestir la rue.
Dans sa conférence de presse tenue ce samedi, à l’occasion du deuxième anniversaire du Hirak, Makri n’a pas épargné le régime de Bouteflika, l’accusant d’avoir « dilapidé 1.500 milliards de dollars » en quatre mandats.
Ce pactole astronomique « aurait pu être utilisé à la mise en place d’une économie forte qui aurait pu éviter au pays la crise financière qu’il vit actuellement, malheureusement ces ressources sont parties en fumée à travers les circuits de la corruption », estime encore Makri.
Durant cette rencontre, le patron de la formation islamiste ne s’est pas très étalé sur les dernières décisions prises par le chef de l’État, notamment la dissolution de l’Assemblée populaire nationale et l’organisation des élections législatives anticipées. Il a mis en exergue surtout la situation générale du pays et les menaces extérieures, appelant au dialogue et au consensus.
Makri estime que des forces laïques extrémistes ne veulent pas la tenue des élections législatives, car elles craignent une victoire des islamistes. C’est pourquoi, dira t-il, ces forces font tout pour imposer le chaos et une période de transition, menant une vaste campagne médiatique et ayant le soutien de parties étrangères.
Pour rappel, Makri a toujours été très critique sur le plan politique, appelant «les dirigeants à prendre en compte les demandes du Hirak», estimant que «peu de choses avait aujourd’hui changé» dans le pays. Récemment, il a déclaré que l’énergie du hirak a été gaspillée par des forces laïques extrémistes.
Sur le plan régional, Abderazak Makri a appelé à l’exclusion du Maroc de l’Union maghrébine, dès lors qu »il a ramené l’ennemi sioniste à nos frontières et nous ne leur faisons plus désormais confiance », en commentant le récent rétablissement des relations diplomatiques entre Rabat et Tel aviv.
D’ailleurs, c’est sur ce registre que Abderrazak Makri a rebondi en reprenant à son compte la proposition du leader islamiste tunisien El Ghannouchi qui a défendu l’idée d’une reconstruction de l’UMA avec le trio Algérie , Tunisie, Libye.
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