Makri accuse la France d’ingérence – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Makri accuse la France d’ingérence

Makri accuse la France d’ingérence

Ayant fait part de son refus d’endosser le projet de la révision constitutionnelle, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) poursuit sa campagne en vue de brasser le maximum de voix favorables à sa démarche. Son président, Abderrazak Makri, s’ingénie à donner consistance à son refus qu’il compte exprimer le 1er novembre, en exploitant toutes les circonstances y compris la visite du chef de la diplomatie française à Alger.

En réaction aux propos du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, au sujet de la révision constitutionnelle, lors de sa visite jeudi à Alger, Makri estime que la position française  ne laisse pas le doute sur l’ingérence de l’hexagone dans le coirs des événements en Algérie.

« Nous n’accepterons pas d’être dépendants de la France. Une dépendance qui se manifeste dans tous les domaines, politique, économique et culturel. Sinon, comment vous expliquez  le va- et -vient  du ministre français en cette période et son avis saluant  la Constitution  et  considère que son approbation  est  une chose  positive ? » s’est interrogé Makri lors de la réunion avec les structures  du MSP.

Selon lui, cette  «ingérence politique » n’a pas lieu d’être, d’autant  qu’il s’agit  d’un sujet  assez « important et clivant » et renseigne, à ses yeux, sur la dépendance économique du pays à la France.

«De quoi s’immisce la France  pour  s’exprimer,  sans aucune  réserve, sur cette  question qui fait débat et se trouve au centre de profonds clivages ? En tout cas, pour ceux qui avaient un brin de doute sur la validité de cette Constitution les choses sont devenues maintenant plus claires. Le doute s’est dissipé  », argue-t-il.

Estimant  que   la nouvelle  Constitution  « est pire que celle  de 2016 en vigueur » ,  Makri a appelé à « ne pas faire de la symbolique  historique du 1e novembre une date  qui pourrait fractionner les Algériens,  proposant  à ce propos  « le report de cette  échéance en vue d’aboutir à une Constitution plus consensuelle ».

Par ailleurs, le patron du MSP  a relevé que la bataille lancée contre la corruption  dans le sillage du Hirak  « n’a pas touché les intérêts de la France  contrairement à d’autres partenaires étrangers ». Il considère  que le climat actuel offre la possibilité de prospérer davantage aux intérêts  de l’ancien colonisateur  dans le pays au détriment de ses concurrents,

« Si l’on veut  éradiquer la corruption,  il faudrait le faire de manière radicale et s’y attaquer dans toutes  ses formes », soutient-il dans ce sens.

Le chef du parti « islamiste »  a toujours fait de la question identitaire son argumentaire  lors de ses sorties médiatiques et ne cesse d’associer la  langue tamazight, comme langue nationale officielle,  à l’usage de la langue  française  dans les institutions de l’Etat. L’identité nationale, doit, de son avis, être conçue selon les principes de la proclamation du 1e novembre 1954.  Laquelle devrait, ajoute-t-il, être introduite dans la loi fondamentale comme un article irréversible.

Makri n’a pas hésité à décocher des tirs contre les partisans du projet de la révision constitutionnelle, les mettant tous dans le sac « des fervents défenseurs » de l’amendement de 2016. Un message qui se veut à l’adresse de ceux qui ont opté librement en faveur du projet cher au président  Abdelmadjid Tebboune. Pas plus tard que la semaine dernière, le Mouvement El Bina  de Abdelkader Bengrina  qui a annoncé qu’il endosserait la nouvelle loi fondamentale a appelé les cadres de son parti  à désavouer, point  par point,  les arguments des opposants aux  amendements.

Ainsi, Bengrina a considéré que « les amendements validés par son parti constituent des avancées non négligeables, car ils ont tenu en ligne de compte la primauté de l’intérêt national ». Il y voit également « une  protection du processus de transformation nationale » et « une affirmation de la légitimité populaire ».  Le patron du mouvement El Bina, a affiché  sa « satisfaction » , surtout que la Commission d’Ahmed Larab  a été, dira-t-il, à l’écoute  des suggestions présentées  par le Mouvement.

A l’évidence, le projet de constitution divise le camp de la mouvance dite islamiste notamment entre deux partis actifs au sein de l’hémicycle parlementaire et dont les bases militantes sont réputées pour leurs disciplines partisanes, bien que le MSP soit traversé par des soubresauts internes qui peuvent peser le 1er novembre prochain.

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