Maison de culture de Médéa : Abdelwahab Aïssaoui et Ahmed Taïbaoui invités d’honneur

Les deux auteurs sont venus parler de leurs parcours et de leurs trajectoires littéraires jusqu’au couronnement en faire figurer des nom d’écrivains algériens sur la liste serrée des célébrités au sein du gotha de la littérature arabe.

Prenant la parole devant un aréopage d’hommes de culture et des officiels, les deux auteurs ont déploré la faiblesse du nombre d’oeuvres traduites à partir des autres langues vers l’arabe, considérant que d’une manière générale « le couronnement par un Prix n’est pas une fin en soi pour un écrivain, il est même une arme à double tranchant. Car tout Prix est à la fois un stimulant et un défi ».

M.Mohamed Benzerga, enseignant, écrivain et critique, n’a pas manqué l’occasion pour disséquer les styles d’écriture des 2 auteurs et les trammes qui ont servi de fils conducteurs à leurs oeuvres, dont le cheminement de l’un a été axé sur la colonisation, alors que l’autre a convoqué un certain nombre de lieux où il a séjourné.

La meilleure oeuvre littéraire est celle qui fait écho de la réalité de tous les coins du pays dans leur diversité. C’est, dira-t-il, par la culture qu’un pays fait connaître son image et c’est elle qui constitue le portail pour son économie, comme cela est observé dans le cas des feuilletons turcs qui sont à la pointe des échanges avec la Turquie, rétorquera Abdelwahab Aissaoui.

Ce dernier, a obtenu le 13e prix international du Roman arabe 2020 pour son livre The Spartan Court (éditions Dar Mim, 2018), relatant le début de la campagne de colonisation française de l’Algérie, en 1830, à travers cinq personnages des deux camps, « une vision à plusieurs niveaux de l’occupation historique de l’Algérie et, de là, des conflits de toute la région méditerranéenne, avec des personnages incarnant des intérêts différents et des visions croisées ».

Ingénieur en électromécanique, Abdelouahab Aissaoui a publié son premier roman, Jacob’s Cinema, en 2012. Il a également reçu plusieurs, notamment le prix Assia Djebar pour son deuxième livre, Mountain of Death, en 2015. Il a aussi écrit Circles and Doors, en 2017.

Ahmed Taïbaoui, a décroché le prix Naguib-Mahfouz de littérature au titre de l’année 2021 pour son roman Ikhtifaa Essayed La Ahed (Disparition de monsieur Personne) publié par la maison d’édition algérienne El-Ikhtilaaf et la maison d’édition libanaise Difaf en 2019.

Ce prix est décerné à l’Algérien eu égard à “La perfection de la narration et la sensibilité de l’auteur dans la description de la situation postcoloniale des pays arabes. Car le style qui caractérise le roman est basé sur l’utilisation d’une langue satirique, très soutenue et poétique, dont le protagoniste se heurte aux crises existentielles. Il constitue une critique des régimes arabes durant les périodes postcoloniales ».

La ministre de la culture, madame Malika Bendouda, a félicité l’auteur en ces termes: « Par ce sacre, vous placez la littérature algérienne et le nouveau roman écrit par de merveilleux jeunes, de nouveaux innovateurs dans les rangs de la littérature pionnière et des expériences créatives prometteuses… »

Abdelwahab Aissaoui est docteur en management et enseignant à l’université Mohand Oulhadj de Bouira. Il est aussi auteur de plusieurs romans, dont Maout Naïm, qui a remporté en 2018 le troisième prix international Tayeb-Salih pour la création littéraire au Soudan, ainsi que le prix du Président de la République Ali-Maachi en 2011 pour son roman El Aâli Al Maqam.