Madjid Bougherra sort de sa réserve et tire les premiers enseignements d’après-CHAN : « Un système de formation à revoir »

Le CHAN a vécu, les clameurs se sont tues. Sur une note de déception. D’enseignements aussi et des leçons qui interpellent la tutelle sur le devenir de la discipline.
Après que l’Algérie ait perdu la finale du CHAN samedi soir contre le Sénégal aux tirs au but, Madjid Bougherra, assumant ses responsabilités, est resté digne dans la défaite et n’en veut pour rien au monde à ses joueurs qui ont, assure-t-il, bien fait leur boulot.
Ce qui sonne comme une réponse cinglante à ceux qui ont mis en doute leurs qualités et leur envie d’offrir à leurs fans un premier titre continental dans cette compétition « où ils avaient toutes leurs chances. » Une finale de perdue, ça fait évidemment mal. Très mal quand ça se produit dans ses terres, devant son public. Dans un match où le verdict s’est joué sur un rien contre une sélection du Sénégal qui, malgré la jeunesse de sa composante et son inexpérience du haut niveau a, en plus de soulever le précieux trophée, a signé un succès à valeur de leçon. Rappelé les responsables du football algérien à des responsabilités rarement assumées. En tête, la formation à la base.
Un problème récurrent que Bougherra, malgré un revers tout sauf facile à digérer, a pointé du doigt : la formation des talents de demain. Un domaine sensible où l’Algérie traîne, et c’est peu dire, la patte. Gravement. Un déficit criant que le coach des A’ n’a pas manqué de remettre sur le tapis à chaque fois qu’il en avait l’opportunité. Il s’en désole beaucoup en déclarant notamment : « Les sélectionneurs que nous sommes, sommes réduits à compléter la formation que les joueurs n’ont pas eu et qu’on a eu sous la main depuis notre désignation à la tête de la sélection. » Un signal fort d’un technicien qui sait ce qu’il dit, où il voulait aller avec cette équipe. Comme par exemple la mener au pied du sommet du continent et d’une couronne qui leur faisait du charme depuis le début du tournoi.
A un penalty près et mal exécuté par le meilleur buteur (Aymen mahious, 5 buts) de l’équipe et de la compétition toutes éditions confondues. « Des sélectionneurs, pas des formateurs. » Façon de dire que l’Algérie du football a, certes, surtout, besoin de titres mais aussi, surtout également, en citant le bel exemple du Paradou AC et son Académie dont la réputation a traversé les frontières en révélant au monde de nombreuses pépites sorties de ses bancs d’écoles par fournées entières.
Mettant en exergue l’amélioration substantielle du parc omnisports national avec la sortie de terre de véritables bijoux depuis peu, en attendant bien sûr la livraison de deux nouveaux stades (Tizi Ouzou et Douéra, notamment) de niveau mondial, Bougherra, « pas surpris le moins du monde du parcours formidable » de ses troupes, les encense au contraire en leur donnant de larges circonstances atténuantes, avertit que « même avec les meilleurs stades du monde et sans des centre de formation de qualité, le football algérien fera du surplace .» Quid alors du CHAN ? « On avait notre place sur la plus haute marche du podium et il s’en est fallu de très peu pour voir l’Afrique s’habiller en Vert.
C’est pourquoi il faut être indulgent avec ce formidable groupe qui n’a pourtant pas encaissé le moindre but dans la compétition. » Son vœu pour conclure ? C’est que ce CHAN, qui a pris les allures d’un Mondial, soit le nouveau départ pour la discipline en Algérie. En commençant par bannir les vieux réflexes, la médiocrité et le bricolage.
Ce dont ont été victimes des générations entières de talents sacrifiés sur l’autel des charlatans toujours en embuscade, qui ont tenu (tiennent encore) le football algérien en otage. L’appel de Bougherra se veut comme un SOS en direction des responsables du sport dans le pays. Faf en tête. Qu’en dit au juste le président Zefizef ?
Allez à la page entière pour voir et envoyer le formulaire.