La France reconnait l’assassinat de Ben M’hidi par des militaires français
Le France a officiellement reconnu, ce vendredi, que le dirigeant historique du Front de libération nationale (FLN) Larbi Ben M’hidi a été assassiné par des militaires français, le 4 mars 1957 en pleine bataille d’Alger.
Dans un communiqué de l’Elysée publié à l’occasion du 70e anniversaire de la guerre de libération algérienne, le président français, Emmanuel Macron reconnaît que «Larbi Ben M’hidi, héros national pour l’Algérie et l’un des six dirigeants du FLN qui lancèrent l’insurrection du 1er novembre 1954, a été assassiné par des militaires français placés sous le commandement du général Aussaresses».
Jusque-là, la France n’avait jamais reconnu son implication dans la mort de Larbi Ben M’hidi, qui avait été maquillée à l’époque en suicide par les hommes qui l’avaient torturé. Et ce, malgré les aveux, en 2001, du général Paul Aussaresses, qui avait reconnu avoir pendu Larbi Ben M’hidi.
Larbi Ben M’hidi, connu sous le nom de guerre Si Hakim, est l’un des fondateurs du FLN, (Front de libération nationale), en 1954. Arrêté en 1957, il est torturé puis exécuté par l’armée française durant la bataille d’Alger.
Après sa participation au congrès de la Soummam en 1956, il prend la tête de la zone autonome d’Alger pour organiser les premières opérations contre l’occupant français. Arrêté le 23 février 1957 par les soldats du général Massu, il est torturé puis assassiné dans la nuit du 3 au 4 Mars 1957, sur ordre du général Paul Aussaresses. Ce dernier avait avoué en 2002 dans ses mémoires qu’il avait tué Ben M’hidi avec la bénédiction des hautes autorités françaises.
Cette reconnaissance intervient alors que l’Algérie célébrait le 70e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération le 1er novembre 1954.
En mars 2021, Macron avait reconnu que le militant pour l’indépendance de l’Algérie Ali Boumendjel a bel et bien été « torturé et assassiné » par l’armée coloniale française.
Boumendjel est arrêté le 9 février 1957, pendant la bataille d’Alger puis détenu en divers lieux à Alger et torturé. Il est assassiné 43 jours plus tard soit le 23 mars 1957, sur ordre du colonel Paul Aussaresses, qui avouera le crime lui-même dans ses mémoires parues en 2001, confirmant que l’exécution avait été planifiée.
Ali Boumendjel a été jeté du sixième étage d’un immeuble abritant un centre de torture, situé à El Biar sur les hauteurs d’Alger, permettant de maquiller son assassinat en suicide par défénestration.
Cette reconnaissance annoncée aux quatre petits-enfants de Boumendjel par Macron lui-même. Il s’agit d’une action parmi d’autres gestes recommandés par l’historien Benjamin Stora dans son rapport sur la colonisation et la guerre d’Algérie. Il s’agit d’un geste d’apaisement dans le cadre d’une démarche autour de la question de la mémoire.