M. Lezhari Ajdabi au JI: « Les dockers soutiennent Sidi Saïd »
M. Lezhari Ajdabi est né le 20 décembre 1952 dans l’Ouenza – la wilaya de Tébessa-. Il est cadet de la révolution algérienne en Tunisie. En juillet 1976, il rejoint l’Office national des ports (ONP) et est affecté au port d’Annaba. Après la restructuration des entreprises en 1982, il a été désigné pour occuper divers postes de responsabilité, notamment le poste de président du conseil des travailleurs en 1979, puis chargé de la coordination des intérêts en tant que cadre syndical. Dans cet entretien, le SG de la FNTPA est clair dans ses déclarations concernant la participation de sa fédération au congrès de l’UGTA. Il a estimé que c’est une occasion pour renouveler sa confiance pleine et entière à l’actuel SG de la centrale syndicale.
Le Jeune Indépendant : Est-ce que votre fédération participera au prochain congrès de l’UGTA ?
Lezhari Adjabi : A l’occasion du prochain congrès de l’UGTA prévu en janvier 2015, j’annonce le soutien de la fédération Abdelmadjid Sidi Saïd l’actuel secrétaire général de la centrale syndicale. Je précise au passage que la FNTPA participera avec toute sa composante à ce rendez-vous et d’une manière très active et très forte dans le but de faire réussir le congrès afin que Abdelmadjid Sidi Saïd puisse poursuivre le parcours syndical national dans la stabilité et la sérénité.
… Instauration d’un dialogue social dans les ports algériens
Sur un autre chapitre, je souhaite expliquer que, les différentes réalisations obtenues grâce à la lutte syndicale au sein de l’UGTA et ses démembrements, ont été à l’origine de l’instauration d’un climat de travail favorable au sein des entreprises portuaires, lesquelles connaissent aujourd’hui une réelle stabilité avec un dialogue social qui règne entre l’ensemble des partenaires.
J’estime que le dialogue permanent, ouvert et responsable est un dénominateur commun qui rapproche davantage les différents partenaires du secteur portuaire.
Les malentendus et les situations difficiles ont pu êtres relevés grâce au climat de coordination et de confiance bâti sur la bonne volonté des partenaires sociaux.
Cela a permis de sauvegarder les intérêts des entreprises et des travailleurs en général. Nous allons faire du dialogue social dans nos entreprises une tradition, d’autant plus qu’aujourd’hui la fédération constate sur le terrain que les portes des P-DG des entreprises portuaires sont largement ouvertes aux représentants des travailleurs et ce dans le respect de l’éthique et l’engagement mutuel.
Il y a de la part des directeurs comme une compréhension loyalement des intérêts des entreprises portuaires d’où la prise en charge des revendications légitimes de leurs employés. En franc parler, les représentants des travailleurs veillent à renforcer la stabilité des entreprises en soulevant des préoccupations compréhensibles et qui sont liées directement au travail et la prise en considération des indicateurs socio-économiques en prenant acte des changements que connaît l’environnement national et international qui impose de relever les défis de la concurrence.
Je lance un appel fort à l’ensemble des travailleurs des ports algériens et leurs représentants syndicaux pour les inciter à redoubler d’efforts, de développer d’une façon positive les services fournis et de se mobiliser autour du travail qui demeure une valeur essentielle renouvelable dans la sauvegarde des postes de travail et de permettre aux entreprises de faire face aux défis de la croissance économique et financière, qui est la seule source de richesse durable Je profite de cette occasion pour féliciter les travailleurs du port d’Alger (EPAL), pour leur contribution aux efforts perpétuels que fourni la fédération pour l’amélioration du volet social et le pouvoir d’achat des travailleur des ports. Je conclus par dire qu’à partir du mois de janvier prochain, les travailleurs vont sentir une nette amélioration dans leurs fiches de paie.
Présentez-nous brièvement la Fédération dont vous êtes le SG
Constituée déjà en coordination nationale des travailleurs portuaires en 1995, la FNTPA a été créée suite au congrès d’Oran de 2011.
J’ai toujours milité en tant que syndicaliste, mais aussi responsable chargé de l’organisation depuis la création de la fédération. A l’occasion du congrès de Mostaganem en 2012, j’été élu à l’unanimité par les membres du comité exécutif de la fédération comme secrétaire général.
Aujourd’hui, la FNTPA est affilié à plusieurs organisations internationales et régionales ; elle est membre de l’Union internationale des travailleurs des transports (UITT), et d’autres organisations arabes.
Je souhaite préciser que la FNTPA a toujours respecté son statut et ce grâce à ses adhérents et également à la bonne volonté du secrétaire général de la centrale syndicale M. Abdelmadjid Sidi Saïd. Il y a aussi la volonté de certains militants dont la majorité sont à la retraite. Il s’agit à ce titre de Kamel Ben Djama, Belouza Ahmed, Kamel Zaidi, Guermache Abbas, Akouchi Mohamed, Idriss Belberik, et d’autres portuaires qui sont convaincus que les intérêts des travailleurs sont étroitement liés aux intérêts de leurs entreprises. Je suis donc convaincu que le dialogue social reste le meilleur moyen d’assurer la stabilité et la pérennité au niveau des entreprises. Aujourd’hui la FNTPA son poids, elle compte un nombre considérable d’adhérents.
Quels sont les principaux objectifs de la fédération ?
Parmi les objectifs de la fédération figurent des cycles de formation pour les syndicalistes du secteur dans le but d’assurer la mise à niveau de l’ensemble des travailleurs du secteur. Je rappelle qu’un atelier a été organisé, en 2013, avec la participation des délégations arabes composées de syndicalistes de renom. Ils ont saisi cette occasion pour exprimer leur satisfaction quant au niveau des interventions qui ont eu lieu lors des conférences.
En deuxième objectif figure la défense des droits légaux des travailleurs et des entreprises. Il s’agit de trouver, dans un cadre règlementaire, des solutions aux problèmes rencontrés par l’ensemble des entreprises portuaires. Et pour cela, j’avantage toujours le dialogue. Cet aspect des choses est aussitôt suivi par la signature des conventions collectives et des conventions de branches.
J’affirme que la fédération demeure déterminée pour l’accomplissement des attentes légitimes des travailleurs portuaires, tout en s’appuyant sur les engagements du ministre des Transports M. Amar Ghoul. Le ministre a manifesté sa bonne volonté pour conforter le secteur des transports. Il s’est engagé à rester toujours à l’écoute du partenaire social, un engagement qui a été suivi sur le terrain. Cela s’explique par les réalisations et les acquis que nous avons déjà enregistrés à notre niveau.
Un nouveau siège pour la fédération
L’exemple est donné pour l’obtention d’un siège national et qui a été inauguré par le ministre Amar Ghoul en juin 2014. Il y a aussi le soutien accordé au programme de formation destiné aux syndicalistes.
En plus de la considération accordée par le gouvernement à la fédération en l’invitant à participer aux négociations relatives à l’abrogation de l’article 87 bis et l’enrichissement du projet du nouveau code du travail.
Nous sommes pour une meilleure stabilité des affaires économiques par, notamment, le maintien de la pérennité des entreprises, la garantie pour une santé financière et l’assurance de nouveaux postes de travail. J’affirme qu’actuellement les entreprises portuaires sont en bonne santé financière, leurs chiffres d’affaires en constante croissances et les ratios de la valeur ajoutée constituent une preuve de plus de la bonne santé de nos entreprises du secteur portuaire.
La fédération a contribué d’une manière active à la création du groupement d’intérêt commun des entreprises portuaires (GISEP) créé en 2007 pour prendre en charge le lancement et le suivi des marchés relatifs à l’acquisition de matériels pour l’ensemble des entreprise portuaires nationales dans le souci de réduire les coûts à travers les achats groupés.
Rappelons que 50% des montants de ces acquisitions sont financés par les entreprises elles-mêmes (autofinancement). D’autres affaires économiques sont à l’ordre du jour de la fédération. Il s’agit notamment de l’actualisation et de la révision des taxes parafiscales appliquées par les entreprises portuaires. Pour cela, il faut trouver des textes de loi relatifs à l’exploitation qui permettent aux entreprises d’avoir le droit de réviser leurs tarifs, notamment.
Concernant l’autorité portuaire, la fédération plaide pour le renforcement des prérogatives des Présidents-directeurs généraux des ports. Ces P-DG sont chargés de la gestion des ports comme le stipule la loi.
Il parait que la FNTPA a réalisé un bilan positif…
Suite à un programme de travail ambitieux élaboré pour l’horizon 2015, il ressort d’après les premiers éléments que la fédération a obtenu en un laps de temps, un bilan positif comportant des acquis significatifs, tels que le siège situé à Hussein- dey( wilaya d’Alger), le règlement du dossier de travailleurs contractuels, le suivi des conventions collectives et la participation active dans le processus de débat autour du projet de code du travail pour défendre les acquis ainsi que la sauvegarde de la stabilité dans le monde du travail portuaire.
Les résultats sont jugés positifs et sont obtenus grâce à la collaboration avec les responsables des entreprises du secteur.
J’annonce en sus qu’un riche programme d’action est prévu pour l’année 2015. Il s’agit en premier lieu de l’organisation d’un atelier important qui concerne la femme portuaire. Cet atelier premier du genre en Algérie a pour principal objectif de renforcer la place de la femme dans les structures syndicales des différentes entreprises et au niveau des instances de la fédération.
A cet effet, une commission sera constituée par des femmes syndicalistes existantes, avant de l’élargir aux autres catégories actives. Un autre programme concerne des opérations d’encouragement à introduire sur le terrain les différents métiers portuaires dominés actuellement par les hommes.
Le deuxième atelier est destiné aux jeunes travailleurs portuaires pour les encourager à participer davantage dans les efforts de développement de nos entreprises et assurer une meilleurs relève. Il est nécessaire de transmettre les valeurs de défense de l’outil de travail à nos jeunes, qui doivent assurer la continuité en leur inculquant les principes de patriotisme économique à l’heure d’une mondialisation qui impose la mobilisation de nos ressources humaines pour surmonter la concurrence menaçante.