Lutte contre la violence : Où est le problème ?
Mener la lutte aux supporters violents. Comment ? En ne s’en mêlant pas les pinceaux pour commencer. Avec discernement. Pédagogie. En choisissant les discours et les messages qu’il faut. Frapper là où c’est nécessaire.
Où ça fait mal. Frapper dans le tas, en tirant sur tout le monde ? On peut le craindre, la réaction à certains « dépassements » par la LFP de Mahfoud Kerbadj, prêtant à équivoques. Restent, du moins, incompréhensibles quand elle est dirigée contre ceux-là mêmes qui, particulièrement sensibles à l’ampleur prise par les dérapages violents qui jonchent nos compétitions, toutes catégories d’âge et paliers confondus, prennent sur eux, modestement et par leurs propres moyens, de contribuer à une lute qui ne s’annonce pas de tout repos.
Dimanche, et alors que des sanctions financières (et pas seulement, à l’image du MC El Eulma, puni d’un match à huis clos) pleuvaient et touchaient nombre de formations priées ainsi à faire un effort en direction de leurs publics respectifs appelés à bien se tenir, l’instance en charge de la gestion des compétitions estimant nécessaire, dès la reprise, après une mise en veilleuse du championnat liée, on le devine, au précédent du stade du 1er novembre de Tizi-Ouzou qui vaut à la JSK un réel bannissement en plus de l’éloignement de son support N°1 pour le reste de la saison, de prendre le taureau par les cornes.
Avertit que le temps du « je n’ai rien vu, rien entendu » était révolu et que tout écart disciplinaire (c’est valable pour les joueurs qui ont du mal, question de formation sûrement) rencontrera la riposte voulue. Dire aujourd’hui que, désormais, tout le monde est vraiment responsable, pour reprendre les propos des responsables des trois départements les plus concernés par le phénomène de la violence, en l’occurrence les ministères des Sports, l’Intérieur et la Justice qui rappelaient, fort justement, tout le monde à ses missions.
Dimanche matin, et du côté du siège de la LFP, on aura pu remarquer que Kerbadj et son équipe étaient passés aux choses sérieuses à voir le nombre de représentants de clubs convoqués à l’effet de s’expliquer (certains sont ressortis avec des amendes et des avertissements) sur les dépassements constatés (des rapports ayant été rédigés noir sur blanc par les commissaires de matches, sauf que la défense du dossier eulmi n’avait aucune chance d’aboutir lorsqu’on revoit les images de la T.V et l’embrasement d’une partie des tribunes peu avant la fin de la rencontre l’ayant opposé, dans le derby des Hauts Plateaux, au voisin sétifien) à la réception de leurs adversaires.
Parmi ce beau monde, la présence énigmatique du secrétaire général de l’USM Alger venu dit-on (il a été convoqué) pour s’expliquer sur une banderole accrochée bien en vue par les supporters « rouge et noir » lors du derby algérois qui les a opposés au CR BelouizdadCRB Le Chabab Riadhi Belouizdad plus couramment abrégé en Chabab Belouizdad ou encore CRB, est un club de football algérien basé dans le quartier de Belouizdad à Alger, est fondé le 15 juillet 1962. dans une partie serrée marquée par un arbitrage approximatif, alors que côté terrain et tribunes, c’est à des retrouvailles plutôt tranquilles auxquelles on a été conviés. Si le champion en titre sortait vainqueur encore une fois, leurs adversaires du jour, déçus par l’homme en noir qu’ils accusent (l’entraîneur Zvunka, pour sa part, ayant été auditionné pour s’expliquer sur ses propos où il accuse indirectement le directeur de jeu de favoriser les usmistes) d’avoir pesé sur le résultat final.
Si l’on sait, à tous les niveaux, que la meilleure manière (ce n’est pas la seule) de calmer un tant soit peu les esprits et d’en finir avec les fins de matches heurtées, il est plus qu’urgent d’en finir avec les déclarations tapageuses d’avant et d’après matches, il n’est pas rare de voir ceux-là mêmes chargés de veiller au bon déroulement des rencontres et au respect de la règlementation (à chacun sa propre lecture apparemment) en vigueur, se tromper de cible. Tirer à côté. Dans les décors.
Lamentablement. En se trompant de cadre. Et la convocation des responsables des « rouge et noir », dans ce cadre, procède plus d’une volonté manifeste de sévir. Sauf qu’il faut du discernement. Ne pas se tromper de cible et de débats.
« Se taire contre la violence aggravera ce fléau », c’est le message lancé par le public usmiste qui a valu un rapport du délégué du match et les foudres de la LFP. Heureusement sans grosses conséquences sinon un « avertissement » qui n’avait pas lieu d’être au passage, les inconditionnels algérois n’ayant pas fait plus que de rappeler les autorités à leurs responsabilités au moment où une lutte sans « merci » est annoncée pour que cesse la bêtise humaine. Il fallait le souligner. Et c’est chose faite.