Biden pourrait perdre face à Trump à cause de l'Ukraine – Le Jeune Indépendant
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Biden pourrait perdre face à Trump à cause de l’Ukraine

Biden pourrait perdre face à Trump à cause de l’Ukraine

La manœuvre des Démocrates américains est cynique. En votant une aide de près de 61 milliards de dollar à l’Ukraine, c’est en réalité la candidature du président Biden pour un second mandat à la Maison blanche qui est mise en avant. Et c’est d’une pierre deux coups. Donner l’impression de vouloir aider l’Ukraine pour torpiller la candidature de l’ancien président républicain Donald Trump.

Ce dernier qui a déclaré à maintes reprises qu’il mettrait un terme au conflit russo-ukrainien en « 24 heures », accusant son rival, l’actuel président Joe Biden de corrompu et traitant le chef de l’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky de pantin.

Donald Trump ne va pas par quatre chemins. Pour lui, la question ukrainienne est le résultat d’un vaste réseau de corrompus dont la figure de proue serait Hunter Biden, qui n’est autre que le fils de l’actuel président américain. D’ailleurs, la journaliste ukrainienne Veronika Melkozerova a tenté d’expliquer les racines du problème entre l’Ukraine et Trump. Le titre de son article paru sur le site d’information américain Politico est révélateur : « Pourquoi Donald Trump ‘déteste l’Amérique’ ».

Pour elle, l’ancien et probable futur président américain voue une haine féroce à l’égard de l’Ukraine. Le motif ? C’est un appel téléphonique avec Zelensky qui a conduit à la première tentative de destitution de Trump en décembre 2019, après qu’il ait été accusé de chercher à influencer les élections de 2020 en s’appuyant sur le dirigeant ukrainien pour enquêter sur l’actuel président Joe Biden et son fils Hunter.

Hunter Biden, cheval de Troie
Ce dernier a siégé au conseil d’administration d’une compagnie gazière ukrainienne pendant que son père était vice-président, une proximité qui pose des questions, même si les différentes enquêtes n’ont pas révélé d’irrégularités.

Depuis le début des révélations sur son coup de fil au président ukrainien, Donald Trump insiste : le vrai scandale, c’est « celui de Joe Biden qui a demandé au gouvernement ukrainien de virer un procureur qui enquêtait sur son fils. » Si Hunter Biden a bien siégé au conseil d’administration d’une compagnie gazière ukrainienne, et qu’un procureur a bien été limogé, les autorités ukrainiennes n’ont signalé aucune irrégularité ni de lien entre les deux affaires.

Retour sur la genèse de cette sombre affaire. A partir d’avril 2014, alors que son père était vice-président de Barack Obama, Hunter Biden rejoint le conseil d’administration de l’entreprise ukrainienne Burisma. Celle-ci grand producteur privé de gaz est enregistré à Chypre, paradis fiscal. Le groupe annonce à l’époque qu’Hunter Biden sera chargé de le représenter auprès des « organisations internationales ». Lui-même dit vouloir conseiller le groupe sur la « transparence » alors même que son père est en charge, entre autres, des relations avec l’Ukraine.

Cependant, l’affaire est plus complexe qu’elle n’y parait. Burisma est une entreprise controversée. Fondée en 2002, elle appartient à l’homme d’affaires Mykola Zlotchevsky, plus tard député du prorusse « Parti des Régions ». De 2010 à 2012, il est ministre de l’Environnement du président prorusse Viktor Ianoukovitch.

Le vice-président et le procureur
Le problème se pose lorsque Joe Biden exige la tête du procureur ukrainien Viktor Chokine. La cause selon Biden, les piètres résultats à l’actif de Chokine dans la lutte contre la corruption. Son départ était également demandé par l’Union européenne et le FMI, entre autres, tous désireux d’écarter ce procureur accusé de couvrir la corruption dans son pays. Victor Chokine était-il en train d’enquêter sur Hunter Biden ? Même si côté ukrainien les démentis fusent, ça serait le cas selon toute vraisemblance.

Et c’est là où Trump entre en scène. La carte maitresse de ce dernier n’est autre qu’une vidéo dans laquelle le vice-président de l’époque, Joe Biden, décrivait comment, en 2016, il avait menacé de retenir des fonds au président ukrainien de l’époque, Petro Porochenko, si Kiev ne limogeait pas un procureur, le controversé Viktor Chokine.

En juillet 2019, Donald Trump appelle son homologue ukrainien au téléphone. Au cours de cet appel, le président américain a exhorté Zelensky à ouvrir une enquête, affirmant qu’il le mettrait en contact avec Rudy Giuliani et le procureur général William Barr. « Nous irons au fond des choses », a déclaré le président américain à son homologue ukrainien. « Je suis sûr que vous comprendrez ».

Mais dans le fond, il semblerait que « Trump déteste l’Ukraine », selon les propos de Lev Parnas, un homme d’affaires ukraino-américain qui a autrefois servi de conseiller en Ukraine pour l’avocat de Trump, Rudy Giuliani, avant que ce dernier prenne ses distances avec l’ancien président républicain.

Parnas a également déclaré que son objectif était de convaincre l’Ukraine de coopérer avec le président Trump et ainsi d’obtenir son soutien. « Pour cela, nous avions besoin que l’un des présidents (Porochenko ou Zelensky) annonce une enquête sur Biden », a-t-il déclaré. « Nous pensions que s’ils faisaient ce qu’il voulait, Trump serait redevable à l’Ukraine ».

Lors de l’entretien téléphonique de juillet 2019 avec Trump, Zelensky a promis de vérifier ce qui pouvait être fait, mais l’Ukraine n’a finalement pas ouvert d’enquête. « Alors maintenant, Trump déteste Zelensky avec passion », a déclaré Parnas. « Et Zelensky le sait », précise-t-il.

Trump : la paix en 24 heures
Mais ce que Kiev sait désormais c’est le plan que Trump propose d’appliquer s’il serait élu pour mettre fin en 24 heures au conflit ukrainien. Dans son édition du 07 avril dernier, le Washington Post a rendu public le plan de Trump pour l’Ukraine. Celui-ci consiste à pousser l’Ukraine à céder la Crimée et la région frontalière du Donbass à la Russie, selon des personnes qui en ont discuté avec Trump ou ses conseillers et ont parlé sous couvert d’anonymat car ces conversations étaient confidentielles.

Pour ce faire, Donald Trump dit vouloir faire pression sur l’Ukraine pour quelle cède la Crimée et le Donbass. Selon le Washington Post, Trump a déclaré, en privé, qu’il pensait que la Russie et l’Ukraine « veulent sauver la face, elles veulent une issue », et que les habitants de certaines régions d’Ukraine seraient d’accord pour faire partie de la Russie. Le Post précise que cette personne a discuté de la question directement avec Trump.

Ce qu’il y a lieu de noter c’est le changement de paradigmes qui est annoncé en cas de victoire de Donald Trump lors des prochaines présidentielles américaines. L’approche géopolitique de l’ancien président est simple : face à la montée en puissance de la Chine, qui constitue la véritable menace stratégique pour les Etats-Unis, un arrangement avec la Russie est non seulement possible mais véritablement souhaitable. Lequel cas, c’est l’Ukraine qui payera les pots cassés, qui, à force de croire aux chimères des démocrates américains, constatera trop tard que la chute sera dure.

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