Lounis Aït-Menguellet nommé docteur honoris causa
Le célèbre poète, interprète et compositeur algérien, natif du pittoresque et paisible village d’Ighil Boumas, dans la commune d’Iboudrarène, daïra d’Ath-Yenni, Lounis Aït-Menguellet, jouit depuis hier du titre hautement académique de docteur honoris causa.
Ce diplôme honorifique lui a été déscerné par l’université Mouloud-Mammeri et lui a été remis par le professeur Ahmed Tessa, recteur de cette institution baptisée au nom de l’illustre homme de savoir Mouloud Mammeri.
Devant le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, le wali, Mohamed Bouderbali, le président de l’APW, le Dr Mohamed Messala, les députés Saïd Lakhdari et Tayeb Mokadem, le sénateur Hocine Haroun, des hommes de culture et de science, à l’instar de Kamel Hamadi, Rabah Ouferhat, Akli Yahiatène, Abdelkader Bendaïmèche, Ahmed Benaïssa, et tant d’autres personnalités, sans compter la grande communauté universitaire présente en force pour cette occasion, le recteur de l’université Mouloud-Mammeri a déclaré, lors de son intervention, que l’idée lui a été soufflée par ses collaborateurs au début de l’année en cours, soit juste après son installation.
« Ayant applaudi cette idée, poursuit le Pr Ahmed Tessa, je l’ai soumise à mon tour au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, lequel l’a applaudie sans hésitation pour ensuite la proposer au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui l’a bien sûr cautionnée et avalisée ».
« Je tiens à dire aujourd’hui, à cette occasion, souligne encore l’orateur, que c’est le conseil scientifique de l’université que je dirige qui, suite à un examen très approfondi, avec toute la rigueur scientifique exigée à cet effet, a décidé de l’octroi de ce titre, je le rappelle encore, très académique, à Lounis Aït-Menguellet ».
Pour sa part, le Dr Djillaloui de l’université Mouloud-Mammeri a rappelé que « cela fait une vingtaine d’années que les œuvres artistiques de Lounis Aït-Menguellet ont pénétré les espaces des universités algériennes, et plus d’une dizaine de thèses de doctorat lui ont été consacrées au cours de ces dix dernières années ».
« Je suis persuadé, poursuit le Dr Djillaoui, que si les œuvres de Lounis Aït-Menguellet avaient été chantées dans l’une de ces langues les plus parlées et considérées comme « puissantes », c’est un prix Nobel qui lui aurait été décerné, et ce depuis longtemps « .
Cet intervenant a informé l’assistance que jusqu’à présent, « les œuvres de l’artiste ont été traduites seulement en arabe et en français ».
Quant au ministre, il a mis un accent particulier sur le grand apport de Lounis Aït-Menguellet à la culture et à la langue amazighes, qui constituent le socle de la personnalité algérienne.
Azeddine Mihoubi, dans un arabe académique, a mis également en avant le concours de Lounis Aït-Menguellet dans l’extériorisation et l’expansion de la culture algérienne vers l’étranger.
Dans son témoignage sur les personnalités ayant participé au maintien, au développement et à l’épanouissement de la langue et de la culture amazighes, le ministre a cité une pléthore d’artistes dont Cherif Kheddam, Kamel Hamadi, Cheikh El-Hasnaoui, Slimane Azem et Akli Yahiatène.
Enfin, le ministre a salué et félicité Lounis Aït-Menguellet pour son titre académique et lui a transmis également les salutations et les félicitations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Invité à prendre la parole, le Dr Lounis Aït-Menguellet, calme et serein comme à son habitude, a dit : « Aujourd’hui, c’est un grand jour pour moi.
Je me sens très honoré par ce titre. Ma joie et mon bonheur sont d’autant plus grands que c’est l’université Mouloud-Mammeri, cette université que nous aimons et respectons tous, qui me l’a octroyé. Je me sens également heureux parce que j’ai su que ce sont mes amis et frères qui ont eu l’idée de me décerner ce titre. J’espère pouvoir continuer à produire encore et servir mon pays. «
Après l’intervention de Lounis Aït-Menguellet, de nombreuses personnalités du monde universitaire et intellectuel sont montés à la tribune pour lui remettre des cadeaux.
C’est le cas du Dr Djillali Benbrahim, venu de Tiaret, qui lui a remis un exemplaire de son livre consacré à la vie de feu Mohamed Boudiaf. Le Dr Bentahar lui a remis également deux livres. El-Hachemmi Assad, pour sa part, lui a remis un cadeau offert par la communauté targuie.