L’organisation des retraités réclame une hausse de plus de 10 % des pensions
Les retraités interpellent le président de la République. L’Organisation syndicale des retraités algériens (OSRAOSRA Organisation syndicale des retraités algériens) dresse un tableau noir de la situation socio-économique des retraités et réclament une augmentation conséquente de leur pension, qui ne doit pas être confondue avec la revalorisation annuelle, laquelle est un droit constitutionnel.
Les retraités sortent à nouveau de leur silence. Après une évaluation et l’examen de la situation socio-économique des retraités, l’OSRA interpelle le président de la République avant d’entamer une action publique nationale. Ils réclament le versement immédiat de la revalorisation des pensions de retraite pour l’année 2022/2023.
Selon Bachir Hakem, membre de l’ORSA, les revalorisations versées cette année sont celles de 2021/2022. Dans sa déclaration au Jeune Indépendant, il a indiqué que la revalorisation doit passer de 2 à plus de 10% pour « éviter les miettes des années précédentes ». « Avec une revalorisation à 2%, les augmentations ne dépassent parfois pas les 1 000 DA », a-t-il expliqué.
Pour rattraper la détérioration continue du pouvoir d’achat, l’organisation réclame surtout une augmentation conséquente de la pension des retraités. « Une catégorie marginalisée », selon M. Hakem, qui a souligné la nécessité de faire la différence entre la revalorisation annuelle des pensions de retraite et une augmentation. « On réclame une augmentation en dehors de la revalorisation, qui est un droit. On ne veut pas faire la même erreur que la dernière fois », a-t-il expliqué, signalant le « silence des autorités pour rattraper le pouvoir d’achat ».
L’Organisation nationale des retraités réclame également la suppression de l’IRG. « On réclame un alignement des pensions basses à 60 000 DA », a préconisé M. Hakem, qui a fait savoir que « la pension de certains retraités est inférieure à l’allocation chômage, qui est de 13 000 DA ».
L’OSRA, qui s’est réunie par visioconférence vendredi dernier, a affirmé que l’organisation « continuera à revendiquer haut et fort les droits des retraités et à porter la voix des démunis ».
Dans un communiqué rendu public par l’organisation, après la réunion de son bureau national, durant laquelle la situation socio-économique des retraités a été étudiée, évaluée et examinée, l’OSRA est revenue sur les mesures prises par les autorités dans le but de préserver le pouvoir d’achat.
Des mesures qualifiées d’« insuffisantes eu égard à l’inflation galopante et à l’effondrement du dinar ». « Ce modeste effort de la part des pouvoirs publics ne peut, en aucune façon, constituer une réponse juste, une solution équitable et, surtout, acceptable aux drames vécus quotidiennement par les retraités s’il n’y a pas une augmentation conséquente des pensions de retraite », a-t-il été indiqué.
L’OSRA réclame, par ailleurs, son enregistrement, affirmant que « le ministre du Travail n’a réservé aucune suite aux deux lettres que le syndicat lui a adressées ». « On a déposé le 26 septembre 2021 et aucune réponse depuis », a expliqué M. Hakem, qui dit que les retraités sont des « travailleurs passifs » et que, partout dans le monde, ils sont représentés par une organisation, alors pourquoi pas en Algérie ?
Ainsi, et pour faire entendre ses revendications, l’OSRA n’écarte pas d’engager une action publique nationale, qui sera décidée après une « réunion extraordinaire du Conseil national ».