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Monde

L’opposition réclame une transition civile au Burkina Faso

L’opposition réclame une transition civile au Burkina Faso

La situation reste tendue et confuse au Burkina Faso mais Isaac Zida, le nouvel homme fort du pays, promet une concertation avec l’opposition.

La situation était tendue lundi quelques heures après le coup de force de l’armée qui à coups de gaz lacrymogène et de tirs de sommation a chassé les manifestants contestant sa prise de pouvoir. En fin de journée elle a renouvelé son engagement à une transition concertée avec toutes les composantes de la société burkinabè, après une rencontre avec les chefs de l’opposition.

Le nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Isaac Zida, poursuivait également des consultations avec les ambassadeurs de France et des Etats-Unis, représentant deux alliés de poids du Burkina, selon la télévision nationale. La communauté internationale a largement condamné la prise de pouvoir par les militaires.

Après une discussion d’une petite heure avec l’opposition dans l’après-midi d’hier, Isaac Zida a tenté de rassurer, déclarant dans un communiqué qu’ « un organe de transition sera mis en place avec toutes les composantes qui seront arrêtées par un large consensus, et dont la durée sera précisé ». Dans un communiqué distinct, l’armée a annoncé l’allègement du couvre-feu de nuit, s’étendant désormais de minuit à 5 heures du matin, au lieu de 22 heures à 6 heures.

La journée d’hier a été marquée aussi par la mort d’un jeune homme qui manifestait devant la télévision nationale, tué par une balle perdue, selon l’armée, lorsque les soldats ont dispersé l’attroupement. En début d’après-midi, des soldats du régiment de sécurité présidentielle, unité militaire d’élite dont Isaac Zida était le commandant en second, ont tiré plusieurs rafales en l’air et pris le contrôle du bâtiment de la radio-télévision nationale, la RTB, d’où ils ont chassé une foule de manifestants et évacué le personnel, selon des journalistes.

La RTB avait repris ses émissions en début de soirée. Se voulant rassurants pour éviter le spectre d’une junte autoritaire, les militaires ont affirmé que cette transition se ferait de manière démocratique, en concertation avec l’opposition et avec la société civile, tout en restant flous sur les modalités pratiques.
Mais l’opposition et la société civile du petit pays sahélien ont refusé catégoriquement une « confiscation » du pouvoir par l’armée et ont appelé la population à rester mobiliser dans la capitale Ouagadougou et à travers le pays.

« La victoire issue de l’insurrection populaire appartient au peuple, et par conséquent la gestion de la transition lui appartient légitimement et ne saurait être en aucun cas confisquée par l’armée », ont écrit les partis de l’opposition et les associations de la société civile dans un communiqué commun. Elles ont souligné dans ce document « le caractère démocratique et civil que doit avoir cette transition ».

L’Union africaine a exhorté dans la soirée de lundi « les acteurs politiques et la société civile du Burkina Faso à travailler ensemble (…) pour convenir d’une transition civile et inclusive devant déboucher sur la tenue, aussi rapidement que possible, d’élections libres ». Outre ceux de l’UA, des représentants de l’ONU et de la Cédéao, l’organisation régionale de l’Afrique de l’Ouest, continuaient de mener à Ouagadougou une mission de bons offices.

La médiation internationale au Burkina Faso a par ailleurs appelé dimanche à la mise en place d’un régime de transition « conduit par un civil » et « conforme à l’ordre constitutionnel », évoquant sinon la menace de « sanctions ».



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