L’opposition en quête d’unité

L’opposition politique dans son ensemble redouble d’activités et d’initiatives. Deux grands courants, les nationalistes et les démocrates, préparent séparément une « feuille de route » devant mener vers la solution à la crise politique. Le courant nationaliste qui regroupe plusieurs partis politiques (Talaie El Hourriet, Adala, Ahd 45, FNDS, MSP et Fajr Jadid) et des personnalités nationales comptent se réunir le 6 juillet prochain, avec des représentants d’autres associations et ONGONG Une organisation non gouvernementale (ONG) est une association à but non lucratif, d'intérêt public, qui ne relève ni de l'État, ni d'institutions internationales de la société civile.
Selon le coordinateur de cette initiative, Abdelaziz Rahabi : « J’ai été chargé de la coordination pour gérer cette initiative politique globale et unitaire pour produire une réflexion et déterminer les mécanismes de sortie de crise en vue d’organiser, dans les meilleurs délais, la première élection présidentielle démocratique de l’histoire du pays ». Il a tenu à préciser avoir entamé des contacts sans exclure « aucune partie » pour participer à l’organisation de cette rencontre.
Si Ali Benflis, Abdallah Djaballah, Nourredine Bahbouh, Abderrezak Makri et d’autres réclament l’organisation d’une élection présidentielle crédible le plus vite possible, le camp démocrate, lui, privilégie une Assemblée constituante. C’est d’ailleurs la principale pomme de discorde entre les deux camps. Rahabi a révélé avoir été invité pour assister à la rencontre, qui a eu lieu hier au siège du RCD, des partis ayant signé l’appel en faveur de « l’alternative démocratique » le 18 juin dernier. Et après consultation avec les partenaires de l’Initiative du dialogue national, il a été chargé d’aller présenter la position, pour, dit-il, « rapprocher les points de vue et aboutir à un compromis salvateur pour le pays ».
Pour leur part, les partis de la mouvance dite démocratique ont tenu hier une rencontre au siège du RCD- faute d’autorisation de la wilaya d’Alger de se réunir au complexe Azur plage- pour présenter une alternative démocratique. Ils ne se sont toujours pas prononcés sur leur participation ou pas à cette conférence de dialogue national.
Le premier secrétaire du FFS, Hakim Belahcel, a indiqué lors de cette rencontre que la réponse des services de la wilaya de ne pas autoriser la tenue de ce symposium « était une attaque contre la tendance démocratique et contre les partis ».
Quant à Mohcine Belabbas, ils a indiqué que « l’Etat profond contrôle toujours le destin du pays » avant d’ajouter que la transition « ne signifie pas seulement une assemblée constituante », dès lors, poursuit-il, qu’« il existe de nombreux mécanismes et que nous devons nous mettre d’accord sur un mécanisme particulier ».
Le chef du parti RCD pense qu’« ils peuvent annoncer de nouvelles élections en octobre », « mais sommes-nous prêts ? », dit-il.
Pour le coordinateur de l’Instance présidentielle du FFS, Ali Laskri, la lutte démocratique a « atteint sa maturité », ajoutant que c’est « le début d’un dialogue politique avec la société civile ». Il a par ailleurs plaidé pour « un changement radical » et « la nécessité de libérer tous les prisonniers politiques en tant que condition préalable au dialogue ».
Djelloul Djoudi, secrétaire national chargé de la communication au sein du PT, n’a pas manqué de rendre hommage à Louisa Hanoune, incarcéré, à Blida . Il a mis en garde contre la tenue des élections qui, selon lui, « serviront plus à installer un nouveau clone de Bonaparte » à la tête de l’Etat.
Mahmoud Rachedi, SG du PST, a proposé de « lever toutes les restrictions aux libertés démocratiques ». Le représentant du PLD a, quant à lui, indiqué que la tenue des élections dans les circonstances actuelles « ne mèneront qu’à la reproduction du système ».
Le coordinateur du MDS, Fethi Ghares, estime que son parti est « ouvert à toutes les propositions », à condition que ce soit dans le cadre d’un dialogue national qui « dépasse les frontières des associations et des partis traditionnels ».
Abdelaziz Rahabi, invité à cette rencontre, a appelé à « la nécessité d’organiser des élections dans une période raisonnable » et « sur la base d’un accord politique global ». Il a ajouté également que « la date des élections sera fixée selon un accord politique entre le pouvoir et l’opposition ».
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