L’opposition « démocratique » en déperdition – Le Jeune Indépendant
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Nationale

L’opposition « démocratique » en déperdition

L’opposition « démocratique » en déperdition

Les partis de l’opposition issus de la mouvance dite démocratique, notamment le RCD, le FFS et le PT, passent par des moments pénibles. En dépit de l’initiative de former un front commun, en coalition avec une constellation partisane et des acteurs de la société civile du même courant, sous l’enseigne du Pacte de l’alternative démocratique (le PAD), la mouvance peine à s’imposer sur l’échiquier politique.

Selon toute vraisemblance, les trois « piliers » du PAD font face à de multiples embûches : démissions en cascade, guerres intestines, en plus d’autres entraves liées à ce que certains chefs de ces partis qualifient « de remise en cause du multipartisme ». Depuis plusieurs années, le Front des forces socialistes (FFS) connaît un malaise « chronique » suite à des guerres intestines sans fin. Le dernier épisode de ces conflits internes minant le parti de feu Hocine Aït Ahmed remonte à lundi passé. En effet, les deux secrétaires nationaux, qui se disent tous deux légaux, en l’occurrence Youcef Aouchiche et Belkacem Benameur, se disputent le siège du parti. Ce qui est appelé « la bataille du siège » perdure et jette le doyen de l’opposition dans une crispation structurelle, le fragilisant davantage. C’est Youcef Aouchiche, premier secrétaire national désigné par la nouvelle instance présidentielle issue du congrès extraordinaire tenu le 10 juillet dernier, qui a engagé « une double procédure judiciaire et disciplinaire » contre Belkacem Benameur. Il porte à la connaissance de l’opinion publique, via un communiqué, que « ce dernier ne représente nullement le Front des forces socialistes ».

Fronde au sein du PT

Par ailleurs, le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune, lui aussi, vit dans la tourmente. Il y a quelques semaines, plusieurs membres du bureau politique et du comité central du PT ont annoncé leur démission collective. Le désormais ex-membre du BP du parti, Smail Kouadria, avait indiqué qu’il avait décidé « de quitter le parti à l’amiable ». « Après avoir gelé mes activités politiques au sein du parti depuis presque une année, j’ai décidé de déposer officiellement ma démission », a-t-il précisé. Concernant les raisons ayant poussé les militants du PT à prendre cette décision, M. Kouadria a expliqué que cela fait 14 ans que « mes collègues et moi sommes dirigeants politiques au sein du PT et que les décisions politiques se prennent à la direction, en restreint, à Alger, sans débat ni consultation de structures politiques au niveau de la base ». Le même scénario a eu lieu fin septembre suite à des démissions collectives de plusieurs membres des bureaux de Guelma et Chlef pour des raisons « personnelles et organisationnelles ». Ces derniers, a-t-il ajouté, allaient se retirer du PT avant, mais les circonstances « particulières » que traversait le parti suite à l’incarcération de sa patronne en 2019 ont retardé leur démission. Les « dissidents » dénoncent le fait que « le parti n’appartient plus à la base militante » et déplorent « aussi le gel de leurs activités partisanes depuis près de deux ans ». Selon des observateurs, le parti de Louisa Hanoune se bat sur deux fronts. En sus des problèmes internes, le PT a dénoncé, la semaine dernière, « une criminalisation de l’acte politique » suite à l’affaire de Chahinez Souilah, membre du bureau politique du PT. « La responsable syndicaliste à l’université de Jijel et cadre du parti a été convoquée par le tribunal de la wilaya de Jijel pour comparaître le 28 octobre prochain pour outrage à corps constitué », selon un communiqué rendu public par le parti. L’inculpation de ladite responsable serait « en relation avec le partage sur sa page Facebook d’une photo montrant

une manifestation de femmes à l’occasion du 8 mars à Alger, et dans laquelle ces femmes ont été brutalisées par les policiers », a ajouté la même source.

Le RCD dénonce « une remise en cause du multipartisme »

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de Mohcine Belabass n’est pas en reste de ces crises qui lézardent le front interne des entités partisanes issues de la mouvance dite « démocratique ». Le RCD a déjà connu le scénario « de sédition » l’année dernière avant que cela ne se reproduise en janvier dernier lorsqu’un groupe d’élus à l’APW de Tizi Ouzou, représenté par Azouaou Aït Hamou, a décidé de procéder à une démission collective. Selon les observateurs, les positions du président du parti, Mohcine Belabbas, ne faisaient pas l’unanimité, provoquant ainsi une levée de boucliers au sein de la formation, notamment le rapprochement constaté, dans le sillage du mouvement populaire du 22 février, entre « les frères ennemis ». Le RCD et le FFS, partis fervents de l’opposition, tentaient, peu ou prou, de constituer « un front commun » réunissant les rangs des acteurs du courant démocratique, et ce dans le souci de se frayer un chemin dans le processus révolutionnaire en marche. Hormis « le cauchemar » des démissions collectives, le RCD a dû faire face, en septembre passé, à une autre « tornade » qui risque d’emporter son chef, Mohcine Belabbas, faisant actuellement l’objet d’une procédure de levée de l’immunité parlementaire introduite par le ministère de la Justice le 24 septembre écoulé. Dans le même contexte, le parti opposant avait dénoncé ce qu’il qualifie « d’une remise en cause du multipartisme » après l’interdiction de la tenue de son conseil national à l’hôtel El-Riadh par les services de la wilaya d’Alger. « Cette interdiction d’une réunion de la direction nationale du RCD est une première depuis la création du parti. Par cette attitude de vouloir mettre des entraves au débat dans la société, y compris à l’intérieur des structures des partis, le pouvoir semble avoir choisi la politique du pire », indique un communiqué rendu public par le RCD. En tout cas, la classe politique dans son segment « opposant démocratique » est mise à mal. Une situation qui intervient à un moment inopportun pour ces partis au vu de l’importance des prochaines échéances politiques attendues juste après le référendum du 1er novembre, alors que d’autres partis parmi « les opportunistes » sont en train d’affûter leurs armes.

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