L’opposition : A la recherche d’un coup d’éclat
Rien de précis n’a filtré de la rencontre de l’opposition tenue avant hier à huis clos au siège de la permanence d’Ali Benflis. Pourtant, cette réunion, la première du genre pour une structure dite de concertation et de suivi, était assez attendue par des milieux politiques.
D’abord, il s’agirait de mesurer la capacité de rassemblement ou de convergence des forces politiques de l’opposition, ensuite de constater le degré de mobilisation et de réaction de ces forces face aux nombreux défis qui secouent la région et le pays en particulier.
Cependant, le point le plus délicat qui restait encore dans le brouillard, c’est sans doute la nouvelle feuille de route ou l’agenda de cette opposition suite aux derniers développements, comme l’affaire du refus par le bureau de l’APN de faire réintégrer le bloc islamiste, le silence sur la révision de la Constitution de la part des autorités, que ce soit du gouvernement Sellal ou du chef de cabinet de la présidence, Ahmed Ouyahia, l’homme qui avait chapeauté les consultations, ainsi que les récentes déclarations tapageuses du secrétaire général du FLN Amar Saâdani ou les appels à l’ouverture d’un deuxième round de consultations émanant des propres alliés de Bouteflika, geste qui signifie que quelque chose se prépare, politiquement parlant.
Voilà que ce rendez-vous regroupant pratiquement tous les leaders de l’opposition, soit du bloc de la Coordination nationale des libertés ou de celui du Front du changement, a véritablement laissé sur leur faim les observateurs et autres analystes.
Juste une laconique décision ou la promesse de s’adresser au peuple pour lui expliquer les enjeux, la crise actuelle, le mobiliser avant de lui offrir des choix de transition démocratique ou de changement.
Bien qu’on ne sache pas pourquoi l’ancien chef du gouvernement Mouloud Hamrouche continue à jouer à la chaise vide dans les sommets de l’opposition, alors que Sid Ahmed Ghozali a envoyé un de ses fidèles représentants, il y a lieu de noter que cette fois-ci les figures de proue de l’opposition ne veulent pas lâcher le morceau. En dépit de grosses difficultés de faire converger les vues autour d’une voie de sortie de crise ou d’une solution consensuelle, cette opposition peine à trouver ses marques.
Une feuille de route politique claire et homogène, acceptable et équilibrée n’a pas encore été rédigée par les protagonistes. Selon l’un des dirigeants de cette opposition, « il faut jouer sur deux tableaux, les meetings populaires et la communication tous azimuts ». Pour sortir de l’impasse politique, Benflis suggère presque la même chose, c’est-à-dire transformer la politique en relations publiques, faire de la proximité et agir en toute circonstance. Or, il semble bien que c’est cela qui fait défaut chez l’opposition, qui traîne, à vrai dire les même hésitations que pouvoir.