l’OPEP+ : Nouvelle incertitudes sur la production

Tous les regards sont désormais tournés vers l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs dix partenaires au sein de l’accord OPEP+, qui se réunissent ce mercredi à Vienne, le siège du groupe.
Le cartel subit depuis des semaines de fortes pressions, notamment des Etats Unis, pour ouvrir davantage les vannes. Les Occidentaux cherchent surtout à augmenter l’offre de pétrole, même en ces temps de crise et de récession, afin de faire baisser les prix des carburants et avoir moins de contraintes sociales. De plus, une baisse des cours risque également de toucher de plein fouet les recettes russes. Ce point est déjà étudié par les experts du G7, dont un sommet des chefs d’Etats est annoncé pour bientôt.
Sur le papier, l’OPEP+ a mis un terme aux réductions de la production opérée en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19 et de l’effondrement de la demande, bien que de nombreux membres aient du mal à respecter leurs quotas totaux, selon les spécialistes.
En effet, d’octobre 2021 à juin 2022, la production a été largement inférieure aux augmentations promises.
La rencontre par visioconférence est entourée de beaucoup plus d’incertitudes que les réunions précédentes, l’alliance n’évoluant plus selon « une trajectoire préétablie », souligne un analyste.
« La décision qui sera prise cette semaine nous dira à quel point le groupe est encore uni, à quel point il est déterminé à rééquilibrer le marché et si le président (américain Joe) Biden a une quelconque influence sur le cartel », estime-t-il.
L’issue est incertaine sur cette réunion de l’OPEP+, ce qui a poussé les prix à poursuivre leur baisse hier après le plongeon de la veille, à la suite de la publication de données manufacturières décevantes dans le monde faisant craindre pour la demande en brut.
Hier vers 09H10 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre perdait 0,76% à 99,28 dollars.
Les cours fléchissent en raison de la faiblesse des indices PMI manufacturiers de juillet dans le monde, notamment en Chine. Ces indices sont considérés comme des baromètres de la croissance car ils sont des indicateurs clés de l’activité manufacturière d’un pays.
Il faut rappeler dans ce contexte que le dirigeant américain s’est rendu dernièrement au Moyen-Orient et a plaidé à Ryad pour une augmentation de la production saoudienne lors d’une visite controversée.
Par ailleurs, le G7 étudie toutes les options qui permettraient d’empêcher la Russie de profiter des prix élevés de l’énergie, y compris le blocage du transport du pétrole russe. L’annonce a été faite hier par les ministres des Affaires étrangères du Groupe des Sept pays industrialisés.
Dans une déclaration publiée par la Grande-Bretagne, les ministres ont indiqué envisager « une interdiction complète de tous les services qui permettent le transport du pétrole brut et des produits pétroliers russes par voie maritime dans le monde entier, à moins que le pétrole ne soit acheté à un prix inférieur ou égal à un prix qui reste à convenir en consultation avec les partenaires internationaux ».
« En examinant cette option parmi d’autres, nous envisagerons, parallèlement à nos mesures restrictives, des mécanismes d’atténuation dans le but de garantir un accès aux marchés de l’énergie y compris en provenance de la Russie, aux pays les plus vulnérables et les plus touchés. »
Le G7 comprend le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, la Grande-Bretagne et les États-Unis.
« Alors que nous éliminons progressivement l’énergie russe de nos marchés intérieurs, nous chercherons à mettre en place des solutions qui réduisent les recettes russes provenant des hydrocarbures, soutiennent la stabilité des marchés mondiaux de l’énergie et minimisent les impacts économiques négatifs, en particulier sur les pays à revenu faible ou intermédiaire », indique le communiqué.
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