L’OPEP+ confirme la baisse de sa production
Il aura fallu plusieurs heures de négociations serrées, voire tout le week-end à Vienne dans la capitale autrichienne, pour que les pays exportateurs de pétrole arrachent un accord in extrémis.
Le compromis a été atteint presque dans les temps additionnels et dans la douleur. Toute la journée de ce dimanche avait été émaillée de plusieurs rebondissements dans les pourparlers et les débats se sont étirés, laissant planer des doutes sur une décision finale et tranchée.
Sur le qui-vive, le marché attendait les résultats de cette réunion, qualifiée de décisive, alors que des bruits de mésentente entre les deux géants saoudien et russe gagnaient les milieux d’affaires.
L’inquiétude était palpable et les tensions vives, d’autant que des producteurs africains se sont incrustés dans cette bataille secrète. Ainsi, l’OPEP+ a confirmé ce dimanche la baisse des quotas de production pour cette année et même en 2024. Ainsi, les pays exportateurs de pétrole sont finalement tombés d’accord pour maintenir la réduction de leurs quotas de production.
L’Arabie Saoudite est allée encore plus loin, avec une baisse volontaire de 500.000 barils par jour jusqu’en décembre 2024. L’objectif de production des pays de l’OPEP+ sur l’année 2024 est fixé à 40,46 millions de barils par jour. Le but est de raffermir le marché et les cours, en maintenant un juste équilibre entre les pays producteurs et les consommateurs, empêchant une débâcle des prix qui serait préjudiciable pour les investissements futurs dans les hydrocarbures, notamment dans l’exploration et les forages.
De plus, l’enjeu de cette réunion était surtout de sauver l’unité malmenée de l’OPEP+ après les récentes déclarations contradictoires de ses membres les plus influents. Une unité mise à mal par les crises géopolitiques actuelles en Ukraine, en Asie centrale et au Moyen-Orient. Pour les observateurs, ces tensions vont laisser des traces, non seulement sur la solidarité fragile au sein du cartel, mais aussi sur le marché, qui ne manquera pas de réagir dès aujourd’hui.
L’Algérie réduit son quota
Pour sa part, l’Algérie a décidé de prolonger la réduction « volontaire » de son quota de production de pétrole de 48.000 barils/jour, jusqu’à fin 2024. L’annonce a été faite ce dimanche par le ministère de l’Energie et des Mines dans un communiqué, juste à l’issue de la réunion de l’OPEP+.
« L’Algérie prolongera sa réduction volontaire de 48 000 barils par jour jusqu’à la fin de décembre 2024, par mesure de précaution, en coordination avec les pays participant à l’accord OPEP+, qui avaient précédemment annoncé des réductions volontaires en avril », a indiqué le département de Mohamed Arkab, qui a pris part à Vienne (Autriche) à la réunion du cartel.
« Cette réduction volontaire du niveau de production, se fera comme convenu lors de la 35e réunion ministérielle de l’OPEP+ le 4 juin 2023 », a précisé également le ministère de l’Energie et des Mines.
Pour rappel, au début d’avril dernier, plusieurs pays de l’OPEP+, dont l’Algérie, avaient annoncé des réductions volontaires de leurs quotas de production pétrolière. Cette coupe de plus d’un million de barils par jour, annoncée par l’Irak, l’Algérie, l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, Oman, le Koweït et le Kazakhstan a débuté en mai et durera jusqu’à la fin de l’année 2023.