L’Onu reporte sine die le dialogue inter-libyen
Une réunion de dialogue entre les parties en conflit en Libye, prévue initialement hier, a été renvoyée sine die, selon des diplomates et responsables libyens.
La mission de l’ONU en Libye (UNSMIL) nous a « informés du report sine die de cette réunion », a déclaré un député libyen qui a requis l’anonymat. Le chef de l’UNSMIL, Bernardino Leon, avait dans un premier temps fixé cette réunion au 5 janvier.
Dans des déclarations à des médias libyens, le porte-parole de la mission onusienne à Tripoli, Samir Ghattas, a indiqué dimanche soir que les consultations se poursuivaient pour fixer la date et le lieu d’une prochaine réunion entre les protagonistes. Une première réunion de dialogue avait eu lieu en septembre, sans donner de résultats.
La Libye est plongée dans le chaos depuis le renversement de Mouammar Kadhafi au terme de huit mois d’agression en 2011 et les autorités n’arrivent pas à contrôler les dizaines de milices formées d’ex-insurgés qui font la loi en l’absence d’une armée et d’une police régulières bien entraînées.
Le pays est dirigé par deux gouvernements et deux Parlements qui se disputent le pouvoir à distance.
Un nouveau Parlement élu en juin, qui siège à un millier de kilomètres à l’est de Tripoli, a été invalidé par la Cour suprême libyenne le 6 novembre, une décision qu’il a rejetée.
De son côté, le Congrès général national (CGN), l’ancien Parlement dominé par les islamistes, a repris du service sous l’impulsion d’une coalition de milices de Fajr Libya, qui avait déjà installé un gouvernement parallèle à Tripoli.
La Ligue arabe a convoqué hier au Caire une réunion « urgente » de ses représentants permanents pour discuter des « dangereux développements que connaît la Libye et l’accroissement de la violence et des actes de terrorisme », a déclaré dimanche à des journalistes Ahmed Ben Helli, le numéro deux de l’organisation.
De son côté, le président François Hollande a écarté hier l’idée d’une intervention militaire française en Libye, jugeant de nouveau qu’il revenait d’abord pour l’instant « à la communauté internationale de prendre ses responsabilités » dans ce pays.
« La France n’interviendra pas en Libye parce que c’est à la communauté internationale de prendre ses responsabilités et pour l’instant, elle doit faire en sorte qu’il puisse y avoir un dialogue politique, il n’est même pas installé, et deuxièmement que l’ordre puisse être rétabli », a-t-il déclaré à la radio France Inter.
Plusieurs pays de la région – Niger, Tchad notamment – ont estimé récemment qu’une intervention militaire internationale était « indispensable » en Libye, en proie aux violences et qui risque de basculer dans le chaos.
Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la France avait pris la tête d’une coalition pour mener une intervention militaire en Libye qui avait abouti à la chute de son dirigeant Mouammar Kadhafi et à son assassinat.