L’ONU alerte sur le risque de famine au Yémen
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est alarmé vendredi que le Yémen est actuellement en «danger imminent de la pire famine que le monde ait connu depuis des décennies».
Cette mise en garde, qui s’ajoute à plusieurs avertissements de l’ONU ces dernières semaines, intervient alors que les Etats-Unis pourraient s’inscrire sur leur liste des «organisations terroristes» les Houthis, compliquant encore davantage la livraison d’aide humanitaire au Yémen.
«En l’absence d’action immédiate, des millions de vies pourraient être perdues», souligne un communiqué d’Antonio Guterres, en évoquant indirectement la menace américaine.
«Je demande que chacun évite de prendre des mesures qui pourraient aggraver la situation déjà désastreuse», indique-t-il.
Lors d’une rencontre ultérieure avec des médias, il s’est montré plus précis en réponse à une question sur la mesure que pourrait prendre les Etats-Unis.
Dans cette «situation très fragile» et alors que des discussions sont prévues avec les belligérants pour relancer la paix, «nous croyons que toute initiative unilatérale ne serait probablement pas positive. Je ne pense pas que nous prévoyons actuellement faire tanguer le bateau », at-il dit.
Comme raisons d’une menace de famine, le chef de l’ONU parle dans son communiqué d’une «réduction drastique» du financement de l’aide coordonnée par l’ONU comparé à 2018 et 2019, de l’instabilité du rial yéménite et des obstacles posés par les belligérants aux humanitaires sur le terrain.
«J’exhorte tous ceux qui ont de l’influence à agir de toute urgence sur ces questions pour éviter une catastrophe. A défaut, nous risquons une tragédie non seulement dans la perte immédiate de vies, mais avec des conséquences qui se répercuteront sans fin à l’avenir », met-il en garde.