L’ombre transparente de l’immortel Tahar Khelfaoui
Tahar Khelfaoui, ce virtuose aux multiples dimensions artistiques s’est éteint à l’âge de 68 ans jeudi dernier. Sa mort a coincidé avec celle de Nna Aldjia âgée de 89 ans, la maman de Matoub Lounès, décédée dans un hôpital parisien des suites d’une longue maladie.
Emporté par le virus Covid19, Khelfaoui a laissé derrière lui quelque chose qui ne tarira jamais et dont on s’en souviendra pour toujours.
La qualité n’est pas dans la quantité, et le peu qu’il a produit a donné du baume à nos cœurs. Sans passer par l’excès, le nécessaire qu’il peaufinait polissait de beauté son travail. Rien qu’à écouter sa voix douce et les mélodies de sa guitare, cela faisait naître en chacun de nous un certain univers cultivé sans fioritures néfastes, plutôt peint de douceur, d’Amour, des leçons de la vie et de la connaissance de soi.
Animateur d’activités culturelles au TRB (Théâtre Régional de Béjaia), courtois, plein de retenue, des projets plein la tête, passionné de musique avec de la peinture et de la sculpture aussi comme penchants, aimé de tous, tout pétillait en lui. Ses couleurs lénifiantes assorties, sa poésie et sa richesse métaphorique dans lesquelles se reconnaissent tous les âges, son pinceau lumineux frayant les chemins ténébreux aux esprits cherchant à s’identifier avides de connaissances, tout cela renvoie simplement à sa singularité portant le nom de son universalité.
Jamais plus on ne reverra notre Tahar Khelfaoui. Parti avec discrétion et dignité l’art dans l’âme, la douleur noire au cœur et son univers en deuil, ses œuvres demeureront une consolation, et son évocation sa présence physique parmi nous.