Loi sur l’information : Mettre le holà à l’argent sale
Le gouvernement est décidé à lancer un vaste chantier d’assainissement dans le secteur des médias. L’urgence exprimée par les autorités est d’abord d’écarter « l’argent sale » de ce secteur, qui avait fini par gangréner, pendant des années, le milieu de la presse écrite.
Il y a plus de dix ans, des hommes d’affaires et des industriels, qui ont amassé des fortunes colossales, ont fini par lancer des « investissements » douteux dans ce secteur, profitant notamment du laxisme des autorités de l’époque ou de la jonction du politique avec le milieu des affaires, lors des élections législatives et sénatoriales.
Non seulement cet « argent sale » a été à l’origine de la création de quelques chaînes de télévision offshore et au lancement de plusieurs sites électroniques généralistes ou thématiques, mais cela a complètement phagocyté l’exercice du métier d’informer et a été pour beaucoup dans les turpitudes qu’a connues le secteur (absence de régulation et de contrôle, anarchie dans l’organisation générale du secteur et absence d’un statut pour les hommes de la presse), notamment dans ses aspects déontologiques, éthiques et professionnelles.
Ce sont ces conditions générales d’exercice que le gouvernement veut changer, organiser et assainir, en mettant en place des leviers et des mécanismes à même d’accélérer la « réforme » du secteur, qui subit de profonds bouleversements technologiques et qui est appelé à répondre rapidement aux enjeux du futur.
Selon les services du Premier ministre, un avant-projet de loi organique relative à l’information a été examiné lors de la réunion du gouvernement jeudi dernier. Selon le communiqué, l’objectif est la mise en place d’« un cadre législatif global qui contribuera à consolider la liberté de la presse ».
Lors de cette réunion, présidée par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, cet avant-projet de loi, présenté par le ministre de la Communication, a pour objectif « la mise en place d’un cadre législatif global qui contribuera à consolider la liberté de la presse écrite, audiovisuelle et électronique et à favoriser l’émergence d’un paysage médiatique national ancré dans les réalités nationales, conscient des enjeux nationaux et internationaux et respectueux des chartes de l’éthique et de la déontologie ».
L’élaboration de ce projet de texte organique vise notamment à « identifier » les acteurs dans les différents supports médiatiques, à « définir les règles générales » relatives à leur organisation, leur régulation et leur contrôle et à doter la profession de journaliste d’un statut particulier qui définit les conditions d’exercice de la profession et les droits et devoirs y afférents.
Il vise également à « écarter l’argent sale de l’investissement dans le domaine de l’information et à instituer un conseil de presse et une autorité indépendante de régulation de l’audiovisuel ».
Ces nouvelles dispositions permettront « l’amélioration » de la qualité du service médiatique et « le renforcement » du professionnalisme, souligne le communiqué, ajoutant que « conformément aux procédures établies, ce projet de texte fera l’objet d’un examen lors d’un prochain Conseil des ministres ».
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