Loi sur l’industrie cinématographique: Les professionnels s’expriment

Reconcilier le public avec le 7e art, aller vers le cinéma commercial, associer les autres secteurs, redonner sa valeur à l’acteur, sont les propositions suggérées par les professionnels du 7e art, à la veille des assises nationales sur l’industrie cinématographique, qui se dérouleront durant deux jours à partir de samedi 29 avril au Centre International des Conférences (CIC) Abdelatif Rahal.
À l’occasion de cérémonie organisée par la ministre de la culture et des art Soraya Mouloudji en l’honneur des acteurs de la scène artistique nationale pour célébrer la fête de l’Aïd El Fitr, au palais de la culture Moufdi-Zakaria d’Alger, certains professionnels du 7e art, ont exprimé au Jeune Indépendant leur attentes, concernant ce nouveau projet de loi, qui changera la donne des métiers du cinéma en Algérie.
Le réalisateur Yahia Mouzahem a souligné que la nouvelle loi doit valoriser et soutenir la production cinématographique, qui ramènerait le public dans les salles. « Nous devons désormais nous diriger vers un cinéma commercial destiné aux jeunes, car ils sont le carburant de ce dernier » a-t-il dit. Expliquant qu’il faut produire des films qui intéressent le public algérien.
« Aujourd’hui, nous devons nous concentrer sur un certain cinéma, sans perdre de vue d’autres genres tels que le cinéma d’auteur. Nous devons penser commercial. Il faut arrêter de produire des films pour les festivals. Notre objectif doit être le public algérien », a-t-il déclaré. Poursuivant :« l’existence d’une industrie ou d’une production cinématographique, nous ramènera automatiquement vers la formation et aussi, attirer les jeunes vers les métiers du cinéma. Cette production donnera un nouvel espoir aux gens, de croire à nouveau que l’Algérie peut revenir au cinéma ».
De son côté, la réalisatrice Yasmine Chouikh a affirmé que « la nouvelle loi pour l’industrie cinématographique doit être une solution, pas un problème. Nous travaillons sur cette loi depuis des années en tant que cinéastes. Mais nous l’avons fait périodiquement. Nous devons travailler davantage sur la monture existante actuellement. Il faut organiser d’autres ateliers, car établir une loi sur le cinéma demande un certain temps ».
Selon la réalisatrice, « la participation d’autres secteurs mis à part le ministère de la Culture et les professionnels du cinéma, est importante. Nous devons tous réfléchir ensemble ».
« Notre objectif est un résultat qui satisfera toutes les parties concertantes, et puis une approbation du gouvernement » a-t-elle dit. Et de rappeler : « Le gouvernement a déjà rejeté ce projet, et c’est le cas également de la part des professionnels du cinéma. Certains articles de cette loi ne nous arrangent pas ».
Par ailleurs, l’acteur Djalal Daraoui, a souhaité que « cette nouvelle loi soit étudiée en priorité du côté de l’acteur, parce que c’est lui qui porte le film et son idée. Ils doivent se pencher sur ses garanties, ses droits et sa négociation, parce que le secteur cinématographique n’est pas comme la télévision ». Et de poursuivre : « L’acteur doit retrouver sa valeur. Nous n’avons aucune loi concernant par exemple, la négociation et les cotisations financières, donc, la nouvelle loi doit être étudiée de cet aspect, parce que l’Office national des droits l’auteur et les droits voisins (ONDA) nous paye des miettes ».
« Nous avons joué dans des films qui continuent après des années à être diffusés, nous ne touchons rien en termes de rémunération. L’acteur et aussi le technicien vit grâce à ce domaine. Il tourne dans un seul projet par an. Ce cachet n’est pas suffisant pour vivre » a avoué l’acteur. Et de préciser : « Ils doivent absolument trouver une solution, en mettant en place un gré à gré, qui permettra à chaque acteur et technicien d’être payé, ou mettre des catégories en fonction de l’expérience de chacun d’entre nous ».
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