Loi de finances 2018 : Entre critiques et approbations

Elaboré dans une conjoncture économique particulière, le projet de la loi de finances 2018 soumis au débat des membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) depuis dimanche, suscite critiques et approbations.
Les différents intervenants se sont tous accordés sur la nécessité de mobiliser les efforts pour encourager l’investissement productif et diversifier l’économie pour dépasser la forte dépendance du pays des hydrocarbures et des fluctuations des prix du marché pétrolier.
Certains intervenants ont vivement critiqué la hausse des prix des carburants et les nouvelles taxes qui risquent de grever considérablement le pouvoir d’achat de larges couches de la population.
La députée du Front el Moustakbal, Halima Zidane, a mis en garde contre les conséquences des augmentations de plusieurs taxes et la création de nouveaux impôts pour parer au déficit budgétaire de l’Etat.
« Cela risque de produire l’effet contraire car trop d’impôts tuent l’impôt », a-t-elle argué. « Ces mesures fiscales vont encourager l’économie parallèle qui permettra aux gens d’échapper au fisc », a-t-elle encore détaillé. La jeune députée a évoqué l’impôt sur la fortune qui a montré ses limites dans les pays européens telle la France.
« Cet impôt poussera les hommes d’affaires algériens à transférer leur fortune et à investir ailleurs », a-t-elle encore prévenu. La députée de Chlef a préconisé la révision de la politique de subvention de l’Etat, en estimant que cette aide absolue encourage davantage la consommation des produits importés tels que la poudre de lait et le blé.
« Au lieu de dépenser des milliards dans le soutien de ces produits de base, l’Etat devrait plutôt financer directement les céréaliculteurs et les éleveurs pour développer ces filières stratégiques et diminuer la dépendances de l’Algérie de l’étranger », a-t-elle préconisé.
Pour sa part, le député du parti de la Justice et du développement, Abdelhamid Djazar, a dénoncé la disparité « criarde » entre les différentes régions du pays et l’inégalité dans la distribution des richesses. Il a dénoncé le gel de plusieurs projets dans cette wilaya tel le tramway ainsi que la construction du CHU de Ouargla.
Pour améliorer la situation financière de cette wilaya, ce député a proposé le transfert des crédits de collectivités locales au territoriales et même d’imposer aux compagnies pétrolières de consacrer 1 dollars sur chaque baril produit pour financer le développement local des plus pauvres wilayas du Sud.
Pour sa part, la députée du Parti des travailleurs, Khadija Boudin, a considéré que le PLF 2018 consacre la politique d’austérité imposée au peuple dans les précédentes lois de finances de 2015 et 2014. « C’est la poursuite de la politique d’exclusion qui mine le pouvoir d’achat des algériens, augmente le chômage en poussant les jeunes à l’émigration clandestine », a-t-elle dénoncé.
Pour sa part, la députée du RND, chargé de la communauté algérienne établie à l’étranger, Amira Salim, a approuvé le PLF 2018 en considérant que ses textes traduisent la volonté politique de l’Algérie d’en finir avec la l’économie de rente et de diversifier la production nationale pour minimiser la forte dépendance nationale aux hydrocarbures.
Pour attirer les investissements étrangers, la jeune députée a proposé la création d’un Conseil représentatif de la communauté algérienne et un ministère délégué du ministère des Affaires étrangères en vue de permettre à la diplomatie de jouer son rôle dans la promotion du climat des affaires en Algérie et la promotion de la production nationale.
Elle a également préconisé de profiter des compétences nationales installées à l’étranger qui peuvent toujours servir le pays en transférant la technologie et le savoir.
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