L’Italie pour une intervention militaire – Le Jeune Indépendant
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Nationale

L’Italie pour une intervention militaire

L’Italie pour une intervention militaire

Moins de deux semaines après sa visite à Alger, le ministre des Affaires étrangères italien vient de rendre publics des propos plutôt surprenants quant à l’appréhension de la crise libyenne par son pays. L’Italie qui vient de décider de l’évacuation d’une bonne partie de son personnel diplomatique en poste en Libye, en plus d’un appel pressant les ressortissants italiens de quitter l’ex-Jamahiriya au plus vite, se dit « prête à participer à une intervention militaire sur le sol libyen…

C’est l’AFP qui relève l’appel à une intervention militaire fortement suggérée par le MAE Italien, Paolo Gentiloni, reprenant des propos tenus lors d’un entretien accordé à une chaîne de télévision « Si une médiation ne peut être trouvée entre les belligérants, il faut se poser, avec les Nations unies, la question d’entreprendre quelque chose de plus(…) L’Italie est prête à combattre dans le cadre de la légalité internationale ». La messe est dite, le chef de la diplomatie s’en va en guerre. Il faut toutefois remettre ces paroles dans leur contexte.

Peur du « califat »

Le ministre italien commentait les risques de situation de non retour en Libye avec les scénarii de « califat » de l’organisation terroriste Daesh « aux portes » de la botte italienne, comme l’aurait imagé son collègue du gouvernement en charge du portefeuille de l’Intérieur, Angelino Alfano. Une anxiété compliquée par le naufrage d’une embarcation en provenance de Libye avec 300 immigrants à son bord. L’Italie officielle perdrait donc son froid.

On parle de montages photos réalisés par Daesh et circulant sur internet qui auraient exaspéré les officiels. Des étendards islamistes flottant sur les toits du Vatican qui seraient venus attiser les feux d’un ras-le bol au sein de la classe politique italienne soumise à la pression des réseaux sociaux. Pourtant, il est difficile de croire que la politique étrangère d’un pays s’en réfère aux émotions collectives ou réagissent à la provocation de la propagande terroriste.

L’appel à l’intervention militaire en Libye lancé habilement par le MAE italien peut donc s’inscrire dans un plan plus large que l’expression d’une détresse italienne face à la menace pointant au sud de la Méditerranée.

Convergence de façade

Pourtant, il n’y a pas deux semaines que le chef de la diplomatie italienne s’est rendu à Alger où ses entretiens avec le président de la République algérienne, Abdelaziz Bouteflika et avec son homologue Ramtane Lamamra auraient mis en évidence une prétendue convergence de points de vue sur les questions régionales et notamment sur la crise libyenne.

D’ailleurs, dans un entretien paru dans le quotidien Liberté à la veille de sa visite, Paolo Gentiloni, déclare « À l’égard de la Libye, l’Italie et l’Algérie partagent les mêmes préoccupations quant aux risques sécuritaires et ceux liés à la prolifération du terrorisme. Nous sommes convaincus qu’il n’existe pas de solution militaire de la crise. »

Alors que le site du premier ministre algérien mentionne « l’entretien (avec d’Abdelmalek Sellal et le MAE italien-NDLR) auquel a pris part le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a été l’occasion pour les deux responsables d’échanger leurs vues sur les questions internationales et régionales d’intérêt commun, essentiellement celles liées aux derniers développements intervenus dans l’évolution de la situation prévalant dans les pays de la sous-région. »

Seuls les contrats…

Les élans belliqueux de l’Italie en porte à faux avec les efforts algériens pour un dialogue inclusif inter libyen viennent démentir les commentaires positifs qui ont entouré la dernière visite de Gentolini à Alger. Et ce n’est pas l’éventualité de l’envoi d’une force d’interposition dans le chaos libyen qui pourra justifier les paradoxes affirmés par les déclarations italiennes.

Des contradictions que d’aucuns expliquent par une duplicité motivée par les appétits économiques de certains partenaires de l’Algérie qui feignent la convergence diplomatique pour obtenir de juteux contrats.

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