L’introduction de l’anglais au primaire se précise

L’enseignement de la langue anglaise au primaire devrait être effective à partir de la rentrée scolaire 2022/2023. Les directions de l’éducation de plusieurs wilayas du pays annoncent le dépôt de dossier de candidature des enseignants de langue anglaise. L’anglais va-t-il remplacer le français ou va-t-il être enseigné en parallèle ?
L’introduction de l’enseignement de la langue anglaise dans le cycle primaire a longtemps été évoquée sans pour autant être appliquée sur le terrain. Cette fois-ci, l’enseignement de cette langue au cycle primaire se précise. Les directions de l’éducation de plusieurs wilayas du pays, à l’instar de Tiaret et de Tizi Ouzou, appellent les détenteurs de diplôme de licence en anglais à déposer leurs dossiers, à compter du 2 août, au niveau des directions de l’éducation.
Pour cela, les intéressés devront constituer un dossier composé d’une demande manuscrite, où il sera mentionné principalement le lieu de résidence, d’un diplôme de licence en langue anglaise ou en interprétariat et d’un justificatif de la situation vis-à-vis du service national pour les hommes, comme cela a été mentionné sur les annonces des directions de l’éducation de wilaya partagées sur les réseaux sociaux. Un recrutement massif de diplômés en langue anglaise est donc annoncé.
La question de l’adoption de la langue anglaise à partir du cycle primaire a été à maintes reprises évoquée, sans pour autant que cela ne soit officialisé. Cette fois-ci, l’anglais va donc être élargi à tous les cycles d’enseignement.
Les récentes déclarations du président de la République ne laissent aucun doute sur la question. Après avoir donné instruction, lors du Conseil des ministres du 19 juin dernier, d’adopter la langue anglaise à partir du cycle primaire, « après une étude approfondie menée par des experts et des spécialistes », Abdelmadjid Tebboune a, dans son entrevue périodique avec les médias, diffusée dimanche dernier, affirmé que la décision d’enseigner l’anglais sera mise en œuvre à la prochaine saison scolaire, la qualifiant de langue de la science. Selon lui, la langue française, enseignée au cycle primaire depuis l’indépendance, n’est qu’« un butin de guerre ».
L’anglais va-t-il remplacer le français ou va-t-il être enseigné en parallèle avec le français ? Pour l’instant, on n’en sait pas plus bien que, selon un syndicat, la question est très simple. L’Organisation algérienne des professeurs de l’éducation (OAPE) avait, en effet, appelé à la suppression du français du cycle primaire, justifiant sa position par « l’allègement du programme de l’élève ».
On s’interroge aussi sur les capacités à garantir un bon encadrement aux élèves mais aussi sur l’avenir des enseignants de langue française au primaire si l’on venait à supprimer l’enseignement de cette langue. Disposons-nous des moyens humains, au moins 20 000 enseignants, et des matériels nécessaires pour la mise en œuvre immédiate d’une telle décision ? s’interrogent des spécialistes
Des spécialistes et syndicalistes qui ne sont pas contre l’introduction de l’enseignement de l’anglais au cycle primaire se montrent toutefois prudents. Ils estiment qu’une telle décision nécessite un débat, une étude et surtout d’introduire la langue d’une manière progressive.
Or, à un peu plus d’un mois de la rentrée des classes, la question n’a pas été débattue et les syndicalistes, qui ne cessent de réclamer la révision des programmes, n’ont pas été consultés sur la question.
D’aucuns estiment que l’école est confrontée à d’autres défis, notamment la réforme des programmes qui est considérée comme étant une priorité.
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