L’intervention militaire au Niger se précise: L’Algérie « regrette »

L’intervention militaire retenue par la CEDEAO et la France contre le nouveau pouvoir au Niger se précise conduisant l’Algérie a faire part de son « regret » que le recours à la violence ait pris le dessus sur la voie politique négociée . C’est ce qu’a indiqué ce samedi 19 août 2023 le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger dans un communiqué.
« A un moment ou l’intervention militaire au Niger se précise, l’Algérie regrette profondément que le recours à la violence ait pris le pas sur la voie d’une solution politique négociée rétablissant pacifiquement l’ordre constitutionnel et démocratique dans ce pays frère et voisin », précise le ministère dans son communiqué.
L’Algérie « demeure, en effet, animée d’une forte conviction que cette solution politique négociée demeure encore possible, que toutes les voies qui peuvent y conduire n’ont pas été empruntées et que toutes ces possibilités n’ont pas été épuisées », ajoute la même source.
Le ministère souligne que « l’histoire de notre région enseigne abondamment que les interventions militaires ont été porteuses d’un surcroît de problèmes que de solutions et qu’elles ont été des facteurs supplémentaires d’affrontements et de déchirements plutôt que des sources de stabilité et de sécurité ».
« Avant que l’irréparable ne soit commis, et avant que la région ne soit prise dans l’engrenage de la violence dont nul ne peut prédire les conséquences incalculables, l’Algérie appelle toutes les parties à la retenue, à la sagesse et à la raison qui toutes commandent de redonner résolument la plus haute priorité à l’option politique négociée à la crise constitutionnelle actuelle épargnant ainsi au Niger frère et à l’ensemble de la région des lendemains lourds de menaces et de périls dont notamment un regain de vigueur et d’agressivité du terrorisme et des autres formes de criminalité qui affectent gravement la région », conclut le communiqué.
Une éventuelle intervention armée au Niger était au centre des discussions des chefs militaires de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) qui se sont réunis pendant deux jours dans la capitale ghanéenne Accra.
Cette réunion s’est déroulée à huis clos, les chefs d’état-major des armées ouest-africaines ont maintenu leur menace de lancer une offensive militaire sur des objectifs précis au Niger, tout en renforçant leur embargo économique sur le pays. Le but de ces opérations combinées est de faire plier les putschistes, de libérer le président renversé Mohamed Bazoum et rétablir l’ordre constitutionnel.
La Cédéao pourrait mobiliser plusieurs milliers d’hommes, la Côte d’Ivoire ayant déjà annoncé pouvoir fournir un bataillon de 800 à 1 100 soldats, tout comme le Ghana ou le Bénin, alors que le Nigéria est prêt à mobiliser 15 000 soldats, en plus du matériel, des moyens logistiques et des armes. Le bloc ouest-africain a d’ailleurs au moins sept opérations militaires à son actif, sous le régime de la force en attente, notamment en Gambie, en Guinée Bissau et au Libéria.
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