L’ingérence israélienne dans les affaires américaines est «sans précédent»
Au milieu de la bataille féroce entre la Maison Blanche et le lobby pro-israélien, le président dit qu’il ne se souvient pas d’un « exemple similaire » d’ingérence.
Le président Barack Obama déclare que l’ingérence israélienne dans les affaires intérieures des États-Unis avant le vote du Congrès sur l’accord nucléaire iranien est sans précédent.
Dans une interview avec Fareed Zakaria de CNN, dont un extrait a été publié samedi avant l’intégralité de l’entretien dimanche, Obama répond à la question : est-il « approprié pour un chef de gouvernement étranger de s’ingérer dans une affaire américaine ».
Le président répond qu’il laissera Zakaria « poser cette question au Premier ministre [Benjamin] Netanyahu s’il vous accorde une interview, » avant d’ajouter : « Je ne me souviens pas d’un exemple similaire. » Dans un autre extrait, Obama déclare que Netanyahu a tout faux lorsqu’il affirme que l’accord n’entravera pas les ambitions nucléaires iraniennes.
« Sur le fond, le Premier ministre a tort sur ce point, » a dit Obama. « Je peux montrer que les hypothèses de base qu’il a faites sur ce sujet sont incorrectes. » En fait, dit le président, l’accord est « très bon pour Israël ».
Israël veut à tout prix saboter l’accord.
Le lobby pro-israélien aux Etats-Unis, American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), fait pression sur les membres du Congress pour qu’ils rejettent l’accord. Il a entrepris le mois dernier une action de lobbying de grande envergure contre l’accord, envoyant des centaines de militants de tout le pays à Washington pour convaincre les membres du Congrès de s’y opposer. Le Congrès doit voter sur l’accord le mois prochain. La bataille oppose l’administration Obama à Israël et à l’AIPAC.
L’Arabie saoudite, ennemi de l’Iran, compte sur Israël pour faire capoter l’accord. Face à une opposition républicaine uniforme, 21 des 188 démocrates de la Chambre ont annoncé leur soutien tandis que neuf ont déclaré leur opposition, y compris les deux principaux démocrates juifs. Obama a promis d’opposer son veto à tout refus du Congrès. Dans ce cas, au moins 34 des 40 démocrates du Sénat devront voter en faveur de l’accord.
La Maison Blanche a vivement critiqué les opposants à l’accord, les mettant au défi de présenter des solutions alternatives.
Obama a prononcé un discours politique sur l’Iran la semaine dernière à l’Université américaine de Washington, dans lequel il a isolé Israël dans son opposition à l’accord et qualifié les objections d’Israël à l’accord de « mauvaises ».