L’inamovible Djaballah reconduit à la tête de son parti

Abdallah Djaballah, 67 ans, a été reconduit à la tête de son parti, le Front de la justice et du développement-Adala. Il a brigué un nouveau mandat après avoir été le seul candidat à ce poste.
Plébiscité par les congressistes ayant pris part aux travaux du dernier congrès de cette formation politique d’obédience islamiste, Djaballah a perdu dans la foulée son bras droit et ancien compagnon au long parcours politique, Lakhdar Benkhellaf.
Ce dernier avait démissionné avec fracas, la veille des assises de ce congrès, de son poste de président du conseil consultatif (Majlis echoura), sans donner des explications sur les raisons de son acte qui a surpris les observateurs et même des cadres et des militants du parti. Cette démission fait craindre une purge au sein de son encadrement ou une série de démissions de responsables proches de Benkhellaf.
Djaballah a même profité de ce retrait pour s’accaparer de super pouvoirs au sein de sa formation, craignant certainement un plan de scission organique, lui qui a connu deux « coup d’Etat », en perdant deux partis politiques en raison de dissensions, avec Nahda et Islah.
Ainsi il a décidé de supprimer carrément le poste du président du conseil consultatif et de transférer ses pouvoirs au président du parti et son secrétariat. Généralement, le conseil consultatif avait pour prérogatives de contrôler l’exécutif et d’examiner les grandes lignes de la politique générale du parti. Cet organe est stratégique au sein de l’appareil, un régulateur, un porte-voix de la base et surtout un réservoir de cadres compétents et technocrates.
Djaballah a voulu ainsi tout verrouiller, alors que la base de son parti réclamait une restructuration organique urgente et le lancement d’une politique de rajeunissement au niveau des cellules. Certains cadres avaient critiqué en aparté le bilan du parti, notamment à l’issue des élections législatives et communales de 2021, revendiquant une relecture de la situation sociale et politique, ainsi qu’un réexamen de la stratégie et de la praxis du parti. Ces dernières élections ont vu le parti perdre non seulement ses fiefs traditionnels, comme à Constantine, Annaba et Skikda dans les APC et APW, mais aussi des sièges au niveau de l’Assemblée populaire nationale.
Pour rappel, les travaux de ce congrès ont commencé, hier après-midi au siège du parti FJD. Djaballah a prononcé le discours de l’ouverture de la rencontre devant plusieurs chefs de partis politiques et personnalités.
Pour rappel, Abdallah Djaballah, est l’un des rares acteurs de la scène politique nationale post-ouverture politique de 1990 à se maintenir encore, à la tête de son parti politique. Probablement il partage ce « privilège » avec Louisa Hanoune, qui dirige le Parti des Travailleurs, depuis plus de trente ans, malgré quelques tentatives de certains frondeurs de son exécutif.
Djaballah avait fondé le parti Ennahda, en 1991, avant de connaitre un mouvement de redressement au début des années 2000. Chassé, il créa un autre parti avec ses fidèles, appelé Islah, avant de subir le même sort quelques années plus tard.
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