Limogeage du PDG de l’OAIC pour avoir importé du blé toxique
Un peu plus d’une année après son installation à la tête de l’Office algérien interprofessionnel des céréales, OAIC, Abderahmene Bouchahda est passé à la trappe jeudi. Son limogeage intervient après son prédécesseur Mohamed Belabdi écarté pour « violation de la réglementation en vigueur à savoir surfacturation et fausses déclaration ».
La décision de son limogeage a été prise par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhamid Hamdani, sur instruction du premier ministre Abdelaziz Djerad, a appris le jeune indépendant de sources sûres.
Les mêmes sources précisent que la raison principale à l’origine du limogeage de M. Bouchehda serait liée à une enquête menée par le groupement de la gendarmerie nationale d’Alger sur une cargaison d’une trentaine de milliers de tonnes de blé tendre « impropre à la consommation » en provenance de Lituanie.
La marchandise importée du pays nord-européen sur la base d’un appel d’offre international commun soumise par l’office algérien des céréales a été prise en charge par une compagnie française spécialisée dans le transport maritimes, Louis Dreyfus Armateurs (LDA), sous contrat depuis plusieurs années avec l’organisme en charge des produits céréaliers algérien.
L’opération de décharge du blé ramené en vrac devait suivre plusieurs étapes avant sa mise sur le marché national.
Ainsi, des opérations de contrôle à la décharge devaient être entreprises afin de permettre aux inspecteurs de l’organisme algérien d’approuver la conformité du produit aux normes en la matière en procédant à des analyses. La procédure consistait, à en croire la même source à la prise d’échantillons par les experts de l’OAIC tous les 500 tonnes pour les besoins du laboratoire, avant leur acheminement au fur et à mesure vers les silos pour stockage.
La découverte fut alors faite à une de ces étapes, lorsque les inspecteurs de l’office découvrent une importante quantité de « blé de couleur rougeâtre » laquelle s’avéra être composée de graines ayant reçu un traitement chimique pouvant constituer un danger pour le consommateur. Ce qui a poussé les responsables au niveau du port à suspendre la décharge et à envoyer un rapport à la tutelle et aux services de sécurité, sachant que lors du chargement au niveau du pays exportateur, la Lituanie en l’occurrence, la marchandise devait normalement suivre le même traitement.
Le groupement de la gendarmerie nationale d’Alger fut alors chargé d’enquêter sur le dossier. Le rapport envoyé à la hiérarchie du corps de sécurité a donc échoué sur le bureau du premier ministre, lequel a instruit jeudi son ministre de l’Agriculture pour mettre fin aux fonctions du directeur de l’OAIC.
La même source précise en outre qu’une instruction judiciaire n’est pas à écarter afin de mettre au clair cette affaire, qui pourrait révéler des dessous, d’autant que l’information relayée ces dernières 24 heures par nombre de sites d’information français semble avoir réjouis certain d’entre eux.
Par ailleurs, la qualité de blé déchargée avant la découverte du pot aux roses et qui a été emmagasinée au niveau des silos à travers plusieurs région n’a pas été distribuée aux minoteries. Le produit devra repasser par les paillasses des laboratoires d’analyse avant son conditionnement, selon la même source qui précise en outre que le bateau est toujours accosté au niveau du port commercial de la capitale.