L’image et l’écriture de l’Histoire au centre des débats

La place de l’image dans l’imaginaire de guerre et les lectures et les usages qui en sont faits dans l’après-guerre, ont été mis en exergue par l’historien Benjamin Stora et le critique de cinéma Ahmed Bedjaoui, lors du forum du quotidien arabophone An-Nasr, paraissant à Constantine, sur « L’information et la guerre d’indépendance ».
Pour Benjamin Stora, présent à cette deuxième journée du forum consacrée aux thèmes « L’image et l’écriture de l’Histoire » et « Cinéma et la guerre d’indépendance », les historiens débattent depuis près de trois décennies sur « l’écrivain de l’Histoire par l’image ».
Un débat qui n’est pas tranché, a-t-il souligné, mais qui « occupe la scène depuis que la télévision, ensuite l’Internet, inondent l’opinion avec une profusion phénoménale d’images ».
Il a noté que pendant la guerre d’Algérie, il y avait également une autre « guerre inégale », car il y avait du côté français une profusion d’images.
Pas moins de 400.000 documents sont conservés aujourd’hui dans les archives, en France, a-t-il affirmé.
M. Stora a ajouté que le Front de libération nationale en guerre avait pourtant remporté la victoire, en utilisant toutes ses ressources, en portant à l’opinion internationale une autre vision de la guerre qui l’opposait à la propagande française.
M. Bendjaoui a évoqué, dans son intervention, la figure de Djamel Tchanderli et son rôle dans la naissance du cinéma algérien. Il a également évoqué les conditions dans lesquelles travaillaient les cinéastes et les reporters-photographes, Algériens et étrangers, qui s’étaient rangés du côté de la Révolution.
M. Bedjaoui a également évoqué le cinéma algérien post-indépendance, en particulier les longs métrages et les documentaires consacrés à la Révolution, en mettant en exergue les points forts de cette expérience, ainsi que les difficultés posées aux réalisateurs qui ont tenté de porter à l’écran des séquences de la lutte armée.
Marie-Joëlle Rupp, fille du militant Serge Michel, est intervenue, à son tour, pour reconstituer le parcours de son père, militant anticolonialiste depuis les années 1940 et qui s’engagea aux côtés de la Révolution algérienne.
Serge Michel a contribué de façon notable à la création de la presse du FLN et a formé de nombreux journalistes algériens, a-t-elle souligné. La première journée du forum d’An-Nasr avait été animée, jeudi, par les historiens Fatima-Zohra Guechi et Zoheir Ihaddaden, qui sont intervenus respectivement, sur la presse nationaliste jusqu’en 1954, et sur la création et l’histoire du journal El Moudjahid de 1956 à 1962.
Le journaliste et chercheur Ahmed Arezki a également présenté, au cours de cette première journée, une communication sur l’histoire de la presse colonialiste.
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