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Ligue des champions: Le Chabab cool et concentré

Ligue des champions: Le Chabab cool et concentré
Revenir de Tunis avec une qualification historique

Le Chabab Riadi Belouizdad, l’illustre club du quartier mythique de Belcourt, est à un doigt d’une performance inédite, à caractère historique, sur la scène du football professionnel africain. Son rival du jour, le club de l’Espérance de Tunis (EST), un des cadors de la Ligue des Champions de la CAF, et qui domine outrageusement le championnat de l’élite en Tunisie, est, lui, à deux doigts de boire le calice jusqu’à la lie. Une élimination après un nul ou une défaite est en effet possible, elle est même probable, aujourd’hui, à Tunis, au coquet stade olympique de Rades dans la banlieue Sud de la capitale tunisienne.

Premier facteur défavorable pour le géant du football tunisien, la pression. Et elle est énorme sur les épaules d’une équipe qui a un handicap de deux buts à remonter. De même que l’obligation stricte d’en marquer au moins un autre, tout en s’évertuant à garder sa cage vierge ; ou bien, dans le meilleur des cas possible, obtenir l’écart de but nécessaire à la qualification pour les demi-finales de la Ligue des champions. Comment déstabiliser alors le bloc-équipe du CRBCRB Le Chabab Riadhi Belouizdad plus couramment abrégé en Chabab Belouizdad ou encore CRB, est un club de football algérien basé dans le quartier de Belouizdad à Alger, est fondé le 15 juillet 1962. construit en un temps record par le technicien serbe Zoran Manojlovic, qui plus est connait bien le football africain en général et le foot tunisien en particulier ? La pression est d’autant plus forte sur les joueurs de l’EST et de leur entraineur Mouine Chaâbni que le club centenaire tunisois est notamment le vainqueur des deux dernières versions de la Ligue des champions CAF qu’il a gagnée quatre fois au total depuis 2011.

Indéniablement, c’est l’EST qui a un titre africain à défendre, un prestige continental à sauvegarder et un orgueil national à soigner, malgré son 31ème titre de champion de Tunisie acquis mercredi dernier, et qui pourrait n’être qu’un lot de consolation ce soir au stade de Rades !

L’Espérance sportive de Tunis est indéniablement un club prestigieux, qui se trouve à la septième place du classement des meilleurs clubs africains du XXe siècle dressé par l’IFFHS. Elle est aussi désignée par la CAF comme le cinquième club africain du XXe siècle, en 2000, et prend la tête du classement africain des clubs en 2018. Les dirigeants du club, à leur tête le président de l’EST Hamdi Meddeb, le richissime homme d’affaires tunisois, patron du groupe Délice, leader de l’industrie laitière en Tunisie, en seraient conscients. Eux qui ont doté leur club fétiche d’un budget de 18 millions d’euros en 2021, presque quatre fois et demi supérieur à celui du CRB sur le même exercice ! Justement, pour évacuer en partie la grosse pression sur l’équipe, décision à été donc prise d’isoler l’équipe en décrétant le huis-clos intégral pour les deux derniers entrainements des joueurs avant la confrontation décisive avec l’équipe jeune et décontractée du CRB.

S’agissant du Chabab, l’équipe est bien évidemment en ballotage favorable sur le plan comptable, mais aussi du point de vue psychologique. Elle n’a pas la pression sur la tête car elle n’a rien à perdre, mais bien entendu tout à gagner. A savoir, accéder, pour la première fois dans l’histoire d’un club qui a l’âge de l’Indépendance de l’Algérie (créé le 15 juillet 1962), au stade des demies-finale de la Ligue des champions d’Afrique. Ce qui serait déjà une performance digne de ce nom. Les jeunes joueurs du CRB le savent, eux qui sont conscients qu’un avenir plus radieux du Club est sous leurs pieds et à l’issue de 90 ou de 120 minutes de jeu.

L’enjeu est de taille mais pas fatidique pour des garçons qui se sont montrés depuis le départ d’Alger jeudi matin, cools, enthousiastes et manifestement heureux d’être ensemble à la veille d’un rendez-vous historique pour le Club à bien des égards.

De l’aéroport Houari Boumediene jusqu’à leur première séance d’entrainement dans l’un des terrains annexes du Stade de Rades, joueurs et staff dirigeant se sont révélés raisonnablement confiants et optimistes, mais entièrement concentrés sur l’objectif à atteindre : assurer la qualification. Pour atteindre ce but, la direction du club et l’encadrement technique ont fait le choix fort judicieux de mettre l’équipe et l’ensemble de la délégation algérienne d’un peu plus de quatre-vingt personnes, à l’abri de toute forme de pression, en choisissant les deux vrais havres de paix que sont les résidences touristiques Oceana et le Royal Hôtel, deux écrins d’architecture dans deux oasis de verdure à proximité de la mer à Hammamet, à environ 70 kilomètres de Tunis. Ici, pour reprendre la célèbre formule baudelairienne de « L’invitation au voyage », « tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté ».

Sur le pur plan du jeu, le coach madré du CRB Zoran Manojlovic et son adjoint tunisien Karim Sbaï, lui-même ancien technicien de l’EST et du staff technique de l’équipe nationale tunisienne, connaissent bien l’Equipe de l’Espérance et son jeu stéréotypé, et donc prévisible. En outre, Manojlovic a en quelque sorte une revanche à prendre contre le mauvais sort et contre… l’Espérance de Tunis qui lui a barré la voie d’un probable succès final en 2018. Grâce, rappelons-le, à la complicité active ou involontaire d’un arbitre zambien qui lui avait refusé un but net au moment où son équipe de l’armée angolaise, le Primero Agosto, était menée 3 à 2, alors qu’elle avait remporté le match aller par un but à zéro !

L’EST est par bien d’autres aspects une vieille connaissance pour le CRB, dont les managers et les techniciens n’ignorent pas d’ailleurs l’histoire des liens avec le doyen et le leader inamovible du football tunisien. L’histoire intime avec l’Espérance a commencé avec le merveilleux footballeur oranais de l’USMO et du Havre Athletic Club (HAC), Habib Draoua, par ailleurs joueur et entraineur de l’EST de 1959 à 1961, DTN de la sélection tunisienne, et d’autre part un des dirigeants principaux de la glorieuse équipe du FLN combattant durant la guerre de Libération algérienne.

Et depuis le fantastique Abdelaziz Bentifour, star de l’OGC Nice, l’AS Monaco, l’Equipe du FLN et l’USMAlger, et qui a joué a l’EST de 1944 à 1946, de nombreux joueurs algériens sont passés par l’écurie professionnelle de l’Espérance. Actuellement cinq joueurs algériens font partie de l’effectif de l’EST, dont deux titulaires réguliers considérés comme indispensables à l’équilibre technico-tactique de l’équipe historique de Bab Essouika à Tunis.

Face donc à un Zoran Manojlovic zen plus que jamais et relativement confiant, mais qui a une idée précise sur la manière de faire déjouer l’équipe de l’EST en faisant jouer sa propre équipe avec la tête froide, le poids de la responsabilité est gigantesque sur les épaules de son adversaire Mouine Chaâbni, trois fois champion de Tunisie et deux fois champions d’Afrique à la barre technique du club.

Réaliserait-il l’exploit d’un triplé qui passerait par l’éventuelle élimination du CRB qui est en meilleurs posture que l’EST ? Si l’on en croit un sondage récent publié par un site spécialisé tunisois Kawardji, la réponse est franchement non ! A la question « l’Espérance sportive de Tunis pourra-t-elle remonter son retard face au CRB ? », 60,7 % ont donc répondu non !
Réponse réelle et finale, ce samedi, en début de soirée.



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