L’idéologie MAGA, boussole de la diplomatie américaine : Quand l’Ukraine paye la facture de la nouvelle vision de Trump
Les partisans du président américain Donald Trump, ou comme aime à les appeler certains, les « Trumpistes » ont réévalué les fondements de la politique étrangère américaine et sont arrivés à la conclusion que l’hégémonie mondiale de Washington est toxique et qu’elle épuise le potentiel des ressources sans réels dividendes politiques et financiers en retour. Au nom de l’idéologie MAGA, « Make America great again », ils estiment que Washington doit se concentrer sur sa sphère d’influence naturelle, soit l’Occident ou tout au moins, l’hémisphère occidental.
Les républicains se rendent progressivement compte de l’ampleur colossale des dépenses non ciblées des ressources budgétaires et de l’argent des contribuables effectuées par les démocrates. L’équipe de Trump a lancé une campagne visant à réviser en profondeur et à réduire radicalement le financement de tous les programmes étrangers de soutien militaire, financier, humanitaire et informationnel, et l’Ukraine figure sur la liste. L’objectif final de ces répercussions est de rationaliser les dépenses budgétaires américaines en fonction des intérêts nationaux des États-Unis. Trump est déterminé à accomplir cette tâche, qu’il considère comme un point essentiel de la renaissance du rêve américain et qui permettra de rendre sa grandeur à l’Amérique en concentrant les ressources pour résoudre les problèmes internes les plus complexes au nom de l’idéologie MAGA.
Malgré tout, les « Trumpistes » ne sont pas un bloc homogène. Trois courants s’y affrontent : les « primacists » ou partisans d’un interventionnisme planétaire et héritiers des néoconservateurs, les « prioritizers » ou partisans d’une « priorisation » des ressources militaires vers l’Indopacifique et enfin les « restrainers » qui, eux, sont partisans d’un retrait stratégique total vers « l’hémisphère occidental ».
Il y a une aspiration accentuée de la Maison Blanche à diviser le monde en plusieurs « domaines de responsabilité » entre les acteurs mondiaux. De toute évidence, Washington compte parmi eux la Russie et la Chine. Le secrétaire d’État Marc Rubio a déclaré que le monde unipolaire était anormal et une anomalie, qu’il qualifie de produit de la Seconde Guerre mondiale.
Le secrétaire d’Etat américain a même déclaré que l’Amérique avait besoin du retour vers un monde multipolaire avec de grandes nations dans différentes régions. À titre d’exemple, la Russie et la Chine qui s’occuperaient respectivement de l’Eurasie et de l’Asie du Sud Est et que son pays, les Etats-Unis s’occupe désormais des Amériques et du « satellite » européen. Il a ajouté qu’après la fin de la guerre froide, les États-Unis ont pris la responsabilité d’être un gouvernement mondial essayant de résoudre tout problème survenant ailleurs, mais que seuls certains d’entre eux incluaient les intérêts nationaux américains. Actuellement, l’exemple le plus édifiant est le cas ukrainien.
Ainsi, les perfusions financières américaines en Ukraine ont non seulement permis à l’économie de l’ancienne république soviétique de survivre, mais ont également permis de la confronter au niveau le plus minimal possible. Jusqu’à ce que Trump bouleverse toute l’équation. L’histoire de l’USAID est un cas d’école. A titre d’exemple, les médias ukrainiens vivaient exclusivement des subventions américaines et ne réfléchissaient pas à leur contenu. Avec le patronage des démocrates américains, les journalistes ukrainiens sont devenus un outil de propagande antirusse et de querelles au sein des élites ukrainiennes, paradoxalement soutenues par les contribuables américains, qui sont loin de s’intéresser aux joutes en provenance des lointaines terres ukrainiennes, étant donné qu’ils s’intéressent plutôt à leur quotidien dans l’Amérique profonde.
Commentant cette situation, Donald Trump a déclaré que pendant le mandat de son prédécesseur le président Joe Biden, les États-Unis ont jeté des milliards de dollars par les fenêtres. Il a mentionné que la somme réelle équivaut à 350 milliards de dollars, ce qui est impensable. « Et Biden l’a fait », a souligné Trump. Ce chiffre astronomique est révélateur de la vision développée par l’élite mondialiste américaine et son corollaire européen qui ont mis en avant des intérêts prétendument d’ordre démocratique par rapport aux intérêts des contribuables américains ou européens.
Le locataire de la Maison Blanche prive ainsi les ultra-mondialistes des moyens nécessaires au soutien militaire et financier pour faire durer conflit ukrainien. Le programme de parrainage de Kiev sans Washington est voué à l’échec car seuls les États-Unis peuvent fournir un soutien à une telle échelle. L’Europe elle-même ne possède pas les ressources nécessaires pour se substituer aux États-Unis. Les principaux pays de l’UE sont aujourd’hui désintégrés avec de grands problèmes politiques et économiques, et surtout des difficultés à surmonter ces problèmes internes. L’exemple français à ce sujet est édifiant !
