Libye et Sahara occidental : le long réquisitoire de Tebboune
Le président Abdelmadjid Tebboune a réitéré les positions constantes de l’Algérie exprimées depuis les années 1970 sur les questions internationales en matière de décolonisation, notamment la question palestinienne pendante depuis 70 ans au niveau de l’ONU, et celle du Sahara occidental également inscrite à l’ONU depuis 40 ans, et enfin la question libyenne qui menace la sécurité nationale du pays.
Le chef de l’Etat, comme ses devanciers, n’a pas dérogé à la règle et s’est exprimé de manière claire et directe. Si les positions courageuses de l’Algérie ont dérangé à un moment donné, elles continuent toujours de provoquer des remous chez certaines puissances aux intérêts féroces et grandissants.
«La position de l’Algérie vis-à-vis des causes justes et sa défense du principe de légitimité populaire et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est claire. Si l’Algérie a pu surmonter de nombreux écueils, nous ne sommes pas pour autant totalement à l’abri», a affirmé le Président, appelant à la vigilance car «ceux qui complotent contre nous ne s’arrêteront pas, surtout aux frontières de l’Algérie, devenues le théâtre de conflits internationaux qui nous concernent directement, bon gré mal gré». Le président de la République a tenu à préciser que le poids régional et une position stratégique seraient à même d’«aider les frères en Libye à trouver de bonnes solutions politiques qui passent, impérativement, par l’organisation d’élections débouchant sur des institutions souveraines, loin des ingérences et des conflits internationaux qui ne feront qu’aggraver la situation dans la région». L’appel de l’Algérie qui commence à être entendu par les puissances prône le retour à la légitimité populaire, précisant qu’ «en l’absence d’une solution consensuelle, qui doit être populaire, la Libye court droit à une catastrophe. Si des dérapages surviennent entre Libyens, tribus libyennes plus précisément, parvenir à une solution relèverait alors de l’impossible», a-t-il mis en garde. Le chef de l’Etat a indiqué que l’Algérie suit de près les développements de la situation sécuritaire et politique au Mali, «dont nous considérons la stabilité comme un appui à notre sécurité stratégique et nationale, basée sur l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger, lequel se veut la solution idoine et durable à même de mettre fin au conflit opposant les antagonistes maliens. Nous partageons la douleur du peuple malien frère, notamment la conspiration l’ayant ciblé sur nos frontières», a poursuivi le président Tebboune. Il a ajouté que «l’histoire retiendra tous ces faits : en 2011, la Libye s’effondre et en 2012, des caravanes de camions transportant des armes se dirigent vers le Sahel. Le Mali connaît alors un coup d’Etat et un vide politique qui a aggravé la situation.
Nous prônons l’union nationale au Mali et n’accepterons pas de scission du pays ni de division du peuple malien», a insisté le président de la République qui a affirmé que la solution au Mali passe par la légitimité populaire. «L’Algérie est disposée à aider ce pays», a-t-il affirmé. Concernant la question palestinienne, que le président Tebboune a qualifiée de «cause centrale», a assuré le peuple palestinien du «soutien indéfectible» à sa cause juste et à sa lutte pour le recouvrement de sa «terre spoliée». Il a appelé, par ailleurs, à l’application des décisions de l’ONU afférentes au dossier du Sahara occidental concernant l’organisation d’un référendum d’autodétermination, reporté depuis près de trois décennies, la nomination dans les plus brefs délais d’un envoyé du SG de l’ONU et la relance du processus de négociations entre les deux parties au conflit.
«La politique du fait accompli est vaine. Quarante-cinq ans sont déjà passés sans qu’une solution ne soit trouvée. Le référendum d’autodétermination constitue l’unique issue», a souligné M. Tebboune.