Libye: Des morts dans de violents combats à Tripoli

Deux personnes ont été tuées et 3o autres blessés en Libye lors d’affrontements violents entre deux influents groupes armés près de Tripoli, qui ont éclaté dans la nuit du lundi 14 au mardi 15 août, entraînant la suspension des vols et l’évacuation des avions dans l’unique aéroport civil de la capitale.
Les combats opposent la « Brigade 444 » à la « Force Al-Radaa » dans plusieurs secteurs de la banlieue est de Tripoli, ont rapporté les médias libyens. Une source hospitalière a annoncé un premier bilan de deux morts et plus de trente blessés.
Ces deux groupes sont parmi les plus influents à Tripoli, où siège l’un des deux gouvernements qui se disputent le pouvoir dans un pays miné depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, en 2011, par des divisions, alimentées par la prolifération de groupes armés aux allégeances mouvantes.
Les affrontements, opposant la 444e brigade et les Forces spéciales de dissuasion, qui ont toutes deux soutenu le gouvernement intérimaire d’unité nationale présidé par Abdelhamid Debeibah durant les brèves batailles de l’année dernière, mettent un terme à une période de quelques mois de calme relatif à Tripoli.
La force spéciale de dissuasion, qui contrôle l’aéroport de Mitiga dans la capitale, a arrêté lundi le commandant de la 444e brigade, Mahmoud Hamza, alors qu’il s’apprêtait à voyager, a déclaré une source au sein de la brigade cité par les médias locaux.
Les vols à destination et en provenance de Mitiga ont été détournés vers Misrata, à environ 180km à l’est de Tripoli, ont indiqué des compagnies aériennes et des sources aéroportuaires.
La Brigade 444, qui dépend du ministère de la défense, est considérée comme le plus discipliné des groupements armés de l’Ouest libyen. Elle contrôle notamment les banlieues sud de Tripoli, mais aussi les villes de Tarhouna et de Beni Oualid, sécurisant les routes reliant la capitale au sud du pays.
La Force Al-Radaa est une puissante milice qui fait office de police à Tripoli, et arrête aussi bien des djihadistes que des délinquants de droit commun. Elle se présente comme un organe de sécurité indépendant des ministères de l’intérieur et de la défense, et contrôle le centre et l’est de Tripoli ainsi que la base aérienne de Mitiga, l’aéroport civil, et une prison.
La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a indiqué dans un communiqué « suivre avec inquiétude » ces évènements et « leur impact sur les civils », appelant à une « désescalade immédiate », au « dialogue » et à « préserver les progrès accomplis sur le plan de la sécurité ces dernières années ».