L’expert Hadj Nacer : «L’Algérie est protégée de la crise bancaire» – Le Jeune Indépendant
-- -- -- / -- -- --


Nationale

L’expert Hadj Nacer : «L’Algérie est protégée de la crise bancaire»

L’expert Hadj Nacer :  «L’Algérie est protégée de la crise bancaire»

La crise bancaire caractérisée par la faillite de plusieurs banques, qui secoue les marchés financiers et déstabilise le climat des investissements, se présente comme une opportunité particulière pour l’Algérie qui doit attirer les investissements étrangers, sachant que le pays est relativement protégé sur le plan financier. 

C’est du moins l’avis de Abderrahmane Hadj Nacer, ex-gouverneur de la Banque d’Algérie, qui a animé, ce lundi, une conférence sur la crise financière internationale et ses répercussions au Forum du quotidien d’information El Moudjahid. « C’est pendant les guerres qu’on investit », a-t-il affirmé, soulignant l’opportunité qui s’offre à l’Algérie. « C’est une occasion et une chance exceptionnelle pour nous », a souligné l’ex-gouverneur de la Banque d’Algérie, précisant que le pays peut attirer les industries de plusieurs pays, citant l’Allemagne et l’Italie. « Les industries chimique et pétrochimique, l’industrie des engrais… peuvent être reçues en Algérie », a-t-il précisé, affirmant que l’Algérie n’est pas un pays défaillant ou qui risque d’être déstabilisé par cette crise. « Nous avons des ressources naturelles, une main-d’œuvre disponible avec des ingénieurs de qualité et le pays est situé au cœur du monde.

Tout ça se valorise », a-t-il indiqué, insistant sur la nécessité de saisir cette opportunité. « C’est une opportunité qui ne va pas se reproduire en 1 000 ans », selon Abderrahmane Hadj Nacer, comme pour dire : c’est maintenant, n’attendons pas demain. Pour peu que ces investisseurs soient attirés. « Il faut un environnement juridique stable. Il faut attirer ces investisseurs. Personne ne vient tout seul », a estimé l’invité du Forum d’El Moudjahid, signalant la nécessité de lever les entraves, notamment bureaucratiques, qui freinent et tuent l’investissement. Il préconise de mettre de côté l’esprit de la rente et de changer la façon de penser.

Le plus important c’est le partage de la valeur, selon ce docteur en économie, qui dit que lors des découvertes de gaz, par exemple, la moitié de la valeur engendrée par ce gaz doit être au niveau local.  « Le pays doit bénéficier de laboratoires de recherche, la moitié des usines doit être implantée en Algérie et la moitié des ingénieurs algériens doit être à l’œuvre », a-t-il expliqué, notant que la Chine a entrepris cette démarche.

En cette période de crise ailleurs, l’Algérie doit rester sur son principe de base, celui de non-alignement, maintenir l’équilibre et tirer profit de ce crédo pour nous remettre à l’intérieur, ce qui fera que les investisseurs vont venir profiter en termes de valeur ajoutée pas en matière de rente, selon les précisions Hadj Nacer. « Ce n’est pas le prix des matières premières qu’on doit valoriser, ni celui de la main-d’œuvre mais plutôt le travail qui doit être fixé en Algérie », a-t-il indiqué, insistant sur la nécessité d’asseoir la stabilité juridique et la légitimité.  

Le « bank run », qui effraie les banques, ne touche pas l’Algérie. « L’Algérie est relativement protégée sur le plan financier », a par ailleurs affirmé M. Hadj Nacer, précisant que le système financier algérien n’existe pas, d’autant que c’est plutôt un système administratif. L’Algérie est aussi protégée du fait que son système financier ne soit pas lié au réseau du monde. Cela ne veut cependant pas dire que le pays ne va pas ressentir les contrecoups de cette crise bancaire, notamment en termes de prix du pétrole qui, faut-il le signaler, ont baissé les semaines passées avec cette crise bancaire.

On est protégé financièrement mais pas économiquement, selon l’expert, qui dit que « nous ne sommes pas à l’abri d’un baril de pétrole à 40, 25 dollars », évoquant la faiblesse de l’Algérie qui dépend de la rente pétrolière. Auparavant, l’ex-gouverneur de la Banque d’Algérie est revenu sur les différentes crises financières qu’a connues le monde à partir de 1929 avec la crise de l’ultra-spéculation, celle de 1971 jusqu’à la crise des subprimes en 2008. 

 

Veuillez activer JavaScript dans votre navigateur pour remplir ce formulaire.

Cet article vous-a-t-il été utile?

Cet article vous-a-t-il été utile?
Nous sommes désolés. Qu’est-ce qui vous a déplu dans cet article ?
Indiquez ici ce qui pourrait nous aider a à améliorer cet article.
Email
Mot de passe
Prénom
Nom
Email
Mot de passe
Réinitialisez
Email