L’Ever Given obstrue toujours le canal de Suez
Le porte-conteneurs géant, l’Ever Given obstrue pour le sixième jour le canal du Suez, empêchant toute circulation dans ce passage qui concentre plus de 10% du commerce maritime international.
De nouvelles opérations se préparent dimanche pour remettre à flot Le navire de plus de 220.000 tonnes et de 400 mètres de long, mais une marée haute attendue en soirée pourrait faciliter la tâche.
Dans une interview téléphonique avec une chaîne de télévision égyptienne samedi soir, l’amiral Ossama Rabie, président de l’Autorité égyptienne du canal de Suez (SCA) a affirmé que le navire avait « bougé de 30 degrés sur la droite et la gauche » pour la première fois.
« C’est un bon indicateur », selon lui, de l’évolution des efforts de déblocage du géant des mers.
M. Rabie a fait savoir que plus de 300 bateaux sont coincés aux deux extrémités du canal reliant la mer Rouge à la mer Méditerranée.
Chaque journée de blocage entraîne d’importants retards et coûts aux acteurs du secteur, et les premiers effets concrets se font sentir: la Syrie a indiqué samedi qu’elle avait commencé à rationner la distribution de carburants, face au retard de livraison d’une cargaison de pétrole.
Les autorités du canal ont de leur côté souligné que l’Egypte perdait entre 12 et 14 millions de dollars par jour de fermeture, tandis que la revue spécialisée Lloyd’s list estime que le porte-conteneurs bloque chaque jour l’équivalent d’environ 8,1 milliards d’euros de marchandises.
Des sites de visualisation du trafic maritime comme Vesselfinder ou Marine Traffic montrent toujours dimanche les dizaines de navires en attente dans le golfe de Suez, dans la zone d’attente au milieu du canal ou à son entrée en Méditerranée, près de Port-Saïd.
Outre les remorqueurs, des dragues sont à l’ouvrage pour aspirer le sable dans lequel le navire s’est enlisé.
M. Rabie, qui s’exprimait pour la première fois en conférence de presse samedi, a évoqué une possible « erreur humaine » comme étant à l’origine de l’incident. Selon lui, les conditions météorologiques évoquées initialement ne sont pas la seule raison de l’échouement.