« Les USA affaiblissent l’Europe et la coupent de la Russie »
Les Etats-Unis cherchent à dominer l’Europe en empêchant notamment les pays de l’ouest du continent d’entretenir des liens avec la Russie, a déclaré à l’agence Sputnik l’universitaire, avocat et homme politique français Henri Temple, auteur du livre “Théorie Générale de la Nation”.
« Les Etats-Unis ne veulent pas d’une Europe forte, prospère, unie, partenaire de la Russie, qui serait un concurrent redoutable », estime l’expert. « Ils essaient de la diviser chaque fois que possible (crise de l’ex-Yougoslavie, entrée de la Turquie, crise de l’Ukraine), de l’affaiblir ou de l’enfermer dans des constructions qu’ils manipulent (OTAN, OMC, FMI-BM, et à présent le projet de Traité transatlantique) », a précisé l’intellectuel français. En outre, Washington tente de dominer l’Europe « juridiquement et intellectuellement (conception du droit, de l’économie et de la finance), et d’infiltrer ses dirigeants et ses « élites » par ses réseaux (Goldman Sachs, Bilderberg, Forum, Fondations, CIA, proximité entre anglophones) ».
« Les mêmes causes vont continuer à produire les mêmes effets : une monnaie inadaptée, l’ouverture incontrôlée des frontières, la captation politique par Bruxelles, la castration des Nations, conduisent les peuples d’Europe à toujours plus de paupérisation, de désindustrialisation, de chômage, de régressions démocratiques. La révolte est inévitable, qui permettra de reconstruire une autre Europe fondée sur les gens et les nations, dont la Russie », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, dans le même ordre d’idées, la revue en ligne The Diplomat estime que les relations internationales actuelles sont structurées de telle sorte que l’hégémonie d’un unique Etat, les Etats-Unis, empêche la stabilité de l’ordre mondial. « Force est de constater que Washington s’accroche à son illusion de supériorité.
Le sentiment d’exclusivité constitue visiblement la cause principale du déclin de l’influence internationale des Etats-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale. Persuadés à tort que la stabilité internationale a besoin de l’hégémonie américaine, Washington a adopté la stratégie qui consiste à imposer le libéralisme.
Cette stratégie a fini par porter un grave préjudice aussi bien à l’économie américaine qu’à l’image du libéralisme dans le monde », indique The Diplomat. Le problème réside dans le fait que les élites américaines ne se sont pas forgé un concept d’hégémonie adéquat, affirme la revue.
L’ordre mondial peut parfaitement exister sans la suprématie des Etats-Unis, de la Chine ou de toute autre superpuissance. « De nos jours, l’hégémonie d’un Etat ne constitue plus le fondement des relations internationales. L’intensification des tendances nationalistes, la prolifération des armes nucléaires et l’interdépendance grandissante des Etats modifient le contenu des rapports entre les acteurs géopolitiques.
Les dirigeants chinois ont bien compris cette tendance et — à en croire leurs déclarations — n’ont pas l’intention d’aspirer à la suprématie mondiale », ajoute la revue. Et d’enchaîner : « La Chine n’a pas d’ambitions démesurées. Même si la grande stratégie de Pékin vise à réaliser le “rêve chinois”, rêve qui consiste à retrouver sa puissance d’autrefois, cela ne signifie pas que la Chine souhaite imposer son hégémonie en Asie ».