Les traites de la République
La femme doit se taire quand l’homme lui arrange la frimousse, croit-on lire, et comprendre, dans un quotidien arabophone. C’est, selon le quotidien en question, la dernière version de la jurisprudence familiale, musulmane, actualisée par d’érudits imams de l’Algérie démocratique. Plus d’une déclaration d’amour, le sujet de la femme chez nous, et chez les autres, est devenu la passion inspirée par l’air du temps.
C’est le tabou qui rapporte le plus : « Chuuuut ! T’es qu’une femme ! Tu dois donc obéir malgré ton mauvais gré. Quoi qu’il en soit, subir. Taire, tout, et se taire, pour tout. T’ouvrir, tu devrais ! même si tu n’en voudras point. »
Ces imams ! Faut dire qu’ils ont toujours raté l’homme qui, lui-même, a raté une occasion de faire de la Femme sa femme, sa complémentaire, voire sa saveur d’amour et de vie.
La femme doit se taire quand l’homme lui brouille les traits de sa frimousse, croit-on lire, et comprendre, dans un quotidien arabophone.
Pour un 8 mars, les indélicatesses commerciales de ce canard boiteux sortant de nulle part pour n’avoir du butin intellectuel une part nulle représentent le vœu affiché ou presque : installer la République dans une gêne déconcertante. D’abord, face à ces étrangers, pire lotis que nous en question féminine, et qui nous tâtent le pouls à chaque fois que les voies et les voix leur sont données. A chaque fois que les conjonctures favorisent l’animosité bien assise chez nos autres.
Même s’il ne fait que reprendre les inepties délirantes des faux dévots de notre religion… les adeptes d’un islam ankylosé, défiguré, malmené sur tous les plans, pour un 8 mars, ce canard, rien que pour vendre, a ébauché l’image de la société que les autres veulent bien voir en nous : sous humains ! Nous sommes désormais, pour les autres, ces fauves qui ne sortons de nos « cages » que pour violenter nos femmes, tuer nos frères. Maltraiter nos enfants. Egorger les autres.
Ils ne sont donc que les nouveaux traitres de la République
Ces nouveaux harkis qui vendent à l’Occident l’étiquette d’un islam faussaire, aveugle d’une quelconque pensée. Ne traitant des sujets que par des prismes déformants.
Les provocateurs du vague à l’âme, ils sont, chatouillant les ressacs de la nature, mettant l’homme d’un bord et la femme d’un autre. La femme a le droit de voter, de travailler, d’occuper pleinement la place dans la société, d’éduquer les enfants après avoir consommé un coït hallal. Mais, aussi, le devoir d’être baffée en silence ! Le propos est criminel.
Tout juste criminel.
Pour qui roulent ces imams ?
Pour l’ISLAM ? Cet islam qui libéra la Femme de l’esclavagisme.
Prophète qu’il fut QSSSL, la Femme, sa première, Khadija, était sa première confidente. Son grand amour fût Aïcha. Aïcha était la fraîcheur, la franchise, l’authenticité, l’épouse-enfant, la vivacité dans la répartie, l’esprit corrosif parfois, mais surtout la femme amoureuse, passionnée, avec ses crises de jalousie, qui aime avec lucidité de toute son âme. Elle donne son avis, mais ne juge pas. Toute sa vie, elle reste fidèle à celui qu’elle a aimé dès le premier jour, et à sa foi qui a grandi sous l’influence de l’enseignement privilégié qu’elle a reçu. Elle est la compagne éclairée et sera ensuite l’héritière du Message, la référence, la mémoire vivante. La Femme. A-t-elle été battue et tut ses gifles données par le plus pur des hommes ?
Autres temps, autres mœurs… presque autre religion !