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Nationale

Les tendances de consommation à l’origine de plusieurs maladies : L’impératif de changer le mode de consommation 

Les tendances de consommation à l’origine de plusieurs maladies : L’impératif de changer le mode de consommation 

Les Algériens ont, depuis des décennies, abandonné leur mode de consommation traditionnel basé sur une alimentation saine, pour un mode mondialisé aux conséquences néfastes sur la santé.

Les conséquences sont là, avec une montée sans précédent de « maladies de civilisation » qui posent un problème de santé publique. De l’avis des acteurs du domaine scientifique, liés à la santé et la consommation, il faut agir vite en changeant le mode de consommation et ainsi revenir à un mode d’alimentation traditionnel algérien.

La thématique a fait l’objet d’un rapport de l’association nationale El-Aman pour la protection des consommateurs, qui a mis l’accent, lors de sa dernière assemblée générale, le 9 mars dernier, sur la consommation des Algériens et son impact sur la santé de ces derniers. Pour le président de l’association, Hacène Menouar, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les résultats obtenus montrent que « ça ne va pas et ça va être ainsi dans le futur si l’on continue à être ce que nous sommes dans notre mode de consommation », selon M. Menouar. « En tant qu’association, on est appelé à faire un état des lieux sur la situation de la consommation en Algérie et donner des propositions », a-t-il précisé.  

L’apparition mais surtout l’augmentation du nombre de certaines maladies, dont la relation avec le mode de consommation est aujourd’hui prouvée, doit interpeller les pouvoirs publics, qui sont appelés à agir par conséquent. Le bilan chiffré présenté par le président de cette association donne froid dans le dos. « On devient de plus en plus malade. Sur les 40 ou 45 millions d’habitants, une grande partie est malade », a-t-il noté. Près de 6 millions de diabétiques, plus de 50 000 nouveaux cas de cancer par an et plus de 10 millions d’hypertendus ou atteints de maladies cardiovasculaires sont recensés, en plus du taux élevé d’obésité, notamment chez les enfants. « Ces chiffres sont révélateurs. Ce sont des indicateurs que notre santé va mal », a-t-il souligné, d’où l’urgence d’agir.

Et c’est notre mode de consommation qui doit être revu. Pour M. Menouar, les Algériens ont adopté un mode de consommation qui vient de l’ère de la colonisation, qui a changé notre mode de consommation ancestral basé sur une alimentation saine. Les Algériens sont ainsi devenus des consommateurs de produits mondialisés, à l’instar du pain blanc, des confiseries, beaucoup de friture et de produits sucrés.

Un mode qui s’est généralisé ces vingt dernières années et qui est adopté sur tout le territoire national, ce qui fait que « nous devenons aussi malades au même rythme ». Ce mode de consommation est aussi, selon le président d’El-Aman, le résultat du système social, celui des subventions. Ce dernier a, selon lui, fait du bien à un certain moment, mais fait beaucoup de mal actuellement, car on encourage la consommation de produits qui font du mal à la santé, notamment la farine blanche pour le pain, la poudre de lait, les fritures… Des produits devenus intrants dans toute l’industrie agroalimentaire. L’agriculture, elle aussi, n’a pas échappé au changement, d’autant que le soutien dont a bénéficié ce secteur n’a pas été accompagné par un contrôle sur l’utilisation des fertilisants et des pesticides, très néfastes pour la santé.  

La sonnette d’alarme est donc tirée, mais des mesures concrètes doivent être prises. Les pouvoirs publics ont déjà pris conscience de cette réalité, reste à orienter les décisions politiques dans ce sens.

 La thématique a été en effet au centre d’une conférence intitulée « Alimentation et santé : maladie et remède », organisée, à la fin de l’année 2023, par l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS).

Les participants avaient alors plaidé en faveur d’un retour à un mode d’alimentation traditionnel jugé plus sain pour le consommateur. Le président de l’ANSS, le Pr Kamel Sanhadji, avait affirmé que l’alimentation néfaste constitue un facteur de risque de maladies. Pour y remédier, il avait estimé nécessaire d’anticiper l’émergence de maladies non transmissibles liées à la mauvaise alimentation telles que le diabète, l’obésité, la tension et certains cancers.

C’est là donc la mission de l’agence, qui est appelée à rassembler les données multisectorielles afin de faire émerger de nouvelles informations et des signaux visant à générer un message pédagogique à l’intention de la population, et ce pour le bien de la santé publique. Il s’agit aussi, selon le président de l’ANSS, de dégager des données pouvant servir à des décisions politiques idoines en faveur de la sécurité sanitaire des citoyens.



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