Les taxis déclarent la guerre aux VTC – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Les taxis déclarent la guerre aux VTC

Les taxis déclarent la guerre aux VTC
Le SNTT dénonce «l’invasion des intrus»

Rien ne va plus pour les chauffeurs de taxi de la wilaya d’Alger. Ces derniers dénoncent une dégradation de leur situation professionnelle due à moult raisons. La coexistence entre les taxis, comme ancien mode de transport, et les nouvelles applications et autres offres de service numérique de transport semble devenir «quasi impossible», tant ces offres en ligne incommodent les taxis collectifs.

Ainsi, le Syndicat national des taxieurs et des transporteurs (SNTT), relevant de l’Union générale des travailleurs algériens (l’UGTA), demande «urgemment» une audience, dans une lettre adressée à la tutelle, afin de pouvoir rencontrer le premier responsable du secteur des transports et lui exposer leurs doléances.
Le document, dont le Jeune Indépendant dispose d’une copie,  fait état d’une «marginalisation et de  dépassements dont ils sont victimes».
Contacté par le Jeune Indépendant, le président de la commission de la gestion du bureau national du SNTT, Kada Benabbou, a indiqué jeudi que le problème réside dans le fait que la profession des chauffeurs de taxi connaît en ce moment «l’invasion d’intrus». M. Benabbou s’est attaqué ouvertement aux plates-formes numériques assurant le service de transport  ainsi  qu’aux sociétés de transport.
Pour mettre un terme à ce qu’ils qualifient d’«accaparement de la profession», les chauffeurs de taxi prévoient de s’adresser aux hautes autorités du pays, à savoir le ministre de l’Intérieur ou  le Premier ministre, a précisé le syndicaliste.
«Les applications du service numérique de transport sont en train de proliférer sous plusieurs formes et de façon inquiétante. En plus de ces taxis activant avec les applications de transport urbain en ligne, il y a ceux qui font irruption dans le transport extra-muros», a-t-il dénoncé.

Selon ses précisions, l’ensemble des chauffeurs de taxi se sont déjà opposés vivement au service numérique de transport depuis le lancement de la première application en 2018, affirmant qu’«ils ont demandé à ce que soit mis fin à ce service, dont le propriétaire ne dispose pas d’agrément du ministère des Transports pour exercer et se contente d’une autorisation délivrée par le ministère du Commerce».
L’autre hantise pour les chauffeurs de taxi, relève l’interlocuteur, ce sont les sociétés de transport, qui assuraient auparavant le transport intra-muros pour certaines entreprises et qui aujourd’hui basculent vers l’extra-muros, et ce après l’expiration de leurs contrats et la fermeture de nombreuses entreprises. En usant de l’affordance de la sphère numérique, ces sociétés ciblent leur clientèle à travers des offres annoncées sur les réseaux sociaux,  plongeant ainsi le secteur dans l’anarchie totale, a-t-il regretté.
«Ces sociétés ont accaparé récemment le transport en commun inter-wilayas avec des véhicules de marque Mercedes dotés de 12 places, sans le moindre respect du protocole sanitaire», a-t-il ajouté.
Le syndicaliste considère que ces transporteurs clandestins ou encore les chauffeurs VTC constituent «un danger pour la sécurité des voyageurs», d’autant,  a-t-il fait constater, qu’ils ne disposent pas d’une assurance à même de couvrir les usagers de ce type de service. Or, les chauffeurs de taxi sont tenus de s’assurer eux-mêmes et d’assurer le véhicule ainsi que le nombre de voyageurs à transporter, a-t-il souligné.

Ces deux catégories, a poursuivi l’interlocuteur, s’érigent «en concurrent illégal» des transporteurs légaux, titulaires d’un agrément et qui payent leurs impôts. Ils mettent en péril le secteur des transports au vu des conditions dans lesquelles ils transportent les voyageurs.
Par ailleurs, le SNTT, qui ne compte pas se taire sur ce qu’il considère être «une mise à mort programmée de la profession de taxi», envisage d’aller voir le ministère de l’Intérieur en tant que tutelle de la Sûreté nationale, afin d’agir et de prendre des mesures «cohésives» contre ces «intrus». De même, l’organisation syndicale n’écarte pas la possibilité de s’adresser au Premier ministre pour faire entendre sa voix.

«En tant que syndicat, nous privilégions la voie du dialogue pour soulever nos préoccupations, et si les portes se ferment, le SNTT sera dans l’obligation de recourir à d’autres formes de protestation légales», a-t-il prévenu. Cependant, le SNTT se dit prêt, en tant que partenaire social, à contribuer à la recherche de solutions à même d’assurer au citoyen un service de transport de qualité.

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