Le diabète en nette progression en Algérie
La prévention joue un rôle crucial dans la gestion et la réduction des risques liés au diabète, notamment le diabète de type 2, qui est souvent lié au mode de vie. Si elle n’est pas bien gérée, cette maladie peut entraîner des complications graves, comme les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, la cécité, les amputations et l’insuffisance rénale. La prévention permet de diminuer ces risques en maintenant un mode de vie sain.
Les spécialistes ont réaffirmé l’importance de la prévention, du traitement et du suivi pour prévenir les complications de cette maladie chronique, au média training organisé par les laboratoires Roche Algérie, à l’occasion de la Journée mondiale du diabète célébrée le 14 novembre de chaque année.
Selon les données du ministère de la Santé, la population diabétique est d’environ 15% de la population âgée de 18 ans et plus, soit près de 2,8 millions de patients. Si des mesures préventives ne sont pas prises, ce nombre pourrait atteindre les 5 millions de diabétiques d’ici 2030.
Il s’agit de chiffres alarmants qui vont « grimper chaque année, mettant ainsi en péril non seulement la santé des malades, mais perturberont aussi leur qualité de vie ». Le constat est alarmant, selon le Pr Amar Tebaibia, chef de service de médecine interne à l’EPH de Birtraria, qui a mis en garde contre les éventuelles complications de cette maladie touchant les yeux, le cœur et les reins, à l’instar de la rétinopathie diabétique qui entraîne la cécité, l’artériosclérose et la néphropathie diabétique.
Selon lui, la prévention se fait, notamment, à travers l’alimentation saine, l’activité physique continue, notamment chez les catégories en surpoids, en plus du diagnostic précoce via des analyses périodiques.
Le dépistage précoce concerne, notamment, les personnes exposées aux risques de transmission, celles ayant une prédisposition génétique, les hypertendus, ou encore les patients ayant un taux de cholestérol élevé dans le sang, et les personnes atteintes d’obésité, ainsi que les femmes enceintes…
Cette prévention, explique le spécialiste, se fait à plusieurs niveaux. Il s’agit de la prévention primaire, qui consiste à réduire l’incidence du diabète de type 2 avant qu’il ne se développe, quant à la prévention secondaire, elle se fait par l’identification des personnes à risque. En cas d’atteinte de diabète, il faut travailler pour éviter les complications graves, comme les maladies cardiaques, rénales, neuropathies, etc., et ce, en gérant efficacement la glycémie, en contrôlant les facteurs de risque (hypertension, cholestérol), et en respectant les traitements médicaux).
Alimentation saine et activité physique recommandées
Le Pr Tebaibia a insisté sur l’importance de l’activité physique et l’alimentation équilibrée qui sont, selon lui, indispensables dans le traitement du diabète, au même titre que les traitements médicamenteux, elles aident à réguler la glycémie, réduisent le risque de complications et améliorent la qualité de vie des personnes ayant un diabète.
Il est important d’encourager des habitudes de vie saines, à savoir une alimentation équilibrée, riche en fibres, pauvre en sucre et en graisses saturées, et riche en fruits, légumes et grains entiers. L’activité physique régulière est également essentielle pour maintenir un poids santé et améliorer la sensibilité à l’insuline.
Pour sa part, la cheffe de service d’ophtalmologie au CHU de Blida, Pr Asma Acheli, a mis en garde contre l’une des complications les plus fréquentes d’un diabète mal suivi, à savoir la rétinopathie diabétique, qui demeure la première cause de malvoyance et de cécité chez les sujets jeunes.
Elle a recommandé, à ce propos, le dépistage de cette complication pour tout diabétique dès l’âge de 10 ans, à travers un examen du fond d’œil chez l’ophtalmologue, afin de préserver l’acuité visuelle du patient, voire de préserver ce dernier d’une potentielle cécité.
Intervenant sur le suivi biologique du diabète sucré, le responsable du Laboratoire central de biochimie du CHU Mustapha Pacha, Pr Lyès Yargui, a recommandé de son côté, « la surveillance des malades, toutes tranches d’âges confondues. »