Les sans emplois en colère à Béjaïa
Après un rassemblement qui a duré plusieurs jours devant le portail de l’entreprise portuaire de Béjaïa (EPB), une foule compacte de jeunes sans emploi a tenu des rassemblements ces derniers jours devant le siège la wilaya.
Ces jeunes se sont constitués en collectif pour exiger leur droit au travail et une chance au recrutement comme tous les autres jeunes universitaires », nous dira hier Yanis Adjlia, l’un des représentants du collectif. Les protestataires exigent des recrutements au niveau des entreprises de la wilaya et dénoncent leur mépris, car « aucune d’entre » elle n’a daigné répondre par même le négatif à leurs dossiers et demandes d’emplois. « Tous les citoyens ont droit au travail.
Nous demandons notre droit au travail selon l’article 55 de la constitution », sont entre autres, les slogans portés sur des banderoles arborées par les manifestants qui se disent déterminés à rester sur place jusqu’à ce que les autorités bougent.
« Nous voulons un travail digne et une assurance à la sécurité sociale.
Nous avons droit aux mêmes chances que tous les autres citoyens. Avoir un poste de travail est un droit et non un privilège », ajoute M. Adjlia, qui estime que « certaines entreprises sont gérées comme des biens familiaux ». « Nous avons déposé des dossiers au niveau de l’EPB, Sonatrach et Naftal, mais aucune offre et aucune réponse de leur part ». Et d’ajouter : « Nous savons qu’ils ont recruté en 2012, 2013 et même cette année, mais impossible d’accéder même aux concours qu’ils organisent », tempête-t-il.
« L’EPB va procéder à un recrutement massif à la faveur du lancement de ses trois ports sec à El-Kseur, Oued-Ghir et B.B.A. et nous avons saisi l’occasion et observé un rassemblement devant cette entreprise pendant une semaine pour qu’on nous reçoive enfin ». « Nous nous sommes inscrits à l’ANEMANEM Agence nationale de l’Emploi, mais celle-ci ne nous a proposé aucune offre d’emploi et aucune réponse nous été donnée à ce jour », regrette-t-il. Et d’enchaîner : « Notre rencontre avec le wali après 30 heures d’attente, n’a rien donné puisque ce dernier nous a signifié qu’il ne peut rien faire pour nous ».
« Nous avons des compétences, mais nous n’avons pas de piston et nos parents ne sont pas de hauts responsables pour intervenir pour nous », assène accusateur notre interlocuteur avant d’exprimer sa frustration : « Nous voulons un travail digne pour fonder un foyer et ne pas rater notre jeunesse ». « Des jeunes diplômés ont quitté l’université hier et ils ont été recrutés par ces sociétés. Quand à nous, nous attendons depuis plusieurs années notre recrutement mais en vain, en dépit de nos compétences », lance le jeune chômeur qui interpelle les hautes autorités de l’Etat.