Les robes noires paralysent les tribunaux
Les avocats de la wilaya de Béjaïa tapent du poing sur la table. Ils ont boycotté avant-hier la 1re session criminelle de l’exercice en cours. Celle-ci a, d’ailleurs, été reportée. Notre mouvement de grève est suivi à 100% », a déclaré hier le bâtonnier de Béjaïa, Me Med, Saïd Djenadi qui a affirmé que les 902 avocats inscrits au barreau et exerçant près la cour de Béjaïa se sont mobilisés.
Un rassemblement a été observé dans la matinée à travers les tribunaux de la wilaya et la cour de Bejaïa pour appuyer cette action qui se veut une manière de « dénoncer le peu d’égard accordé par la tutelle au métier d’avocat qui est mal vu aujourd’hui », ajoute notre interlocuteur lequel rappelle avoir « saisi les autorités pour une parcelle de terrain en vue de construire la maison de l’avocat tels que les autres ordres des avocats du pays, notamment Oran, Tlemcen, Constantine, Batna, Sétif, et à ce jour aucune réponse nous a été donnée ». Me Med Saïd Djenadi dira aussi que la colère des robes noires est liée à la dégradation des conditions d’exercice du métier d’avocat ». A ce propos, il relève « le manque d’encadrement dans les tribunaux (magistrats greffiers, etc.).
Il explique que cette situation qui a trop duré peut être améliorée par le recrutement des jeunes diplômés au chômage ». Me Mohand Saïd Djenadi qui nous dira qu’une réunion devrait se tenir avec le président de la cour dans l’après-midi, estime que cette situation est de nature à faire reculer le droit de la défense donc du citoyen car dit-il, « avec les manques qu’il y a les audiences et plaidoiries sont reportées faute de temps et de personnels ».
Le retard « incompréhensible accusé dans le réaménagement des tribunaux saccagés lors des évènements de janvier 2011, est aussi dû, selon lui, à la dégradation des conditions professionnelles des robes noires dans la wilaya de Béjaïa. Et ceux-ci concernent ceux de Kherrata, Amizour, Sidi-Aïch et l’annexe de Tazmalt ».