Les prix du mouton inabordables à Béjaïa
Les chefs de familles, comme chaque année, redoutent l’arrivée des fêtes et autres évènements comme la rentrée scolaire, les vacances et les célébrations de mariages qui sont souvent synonyme de grosses dépenses. Leurs économies s’en retrouvent durement affectées. L’Aïd El-Adha est l’une des fêtes qui coûtent cher au citoyen, car elle est caractérisée par le rite du sacrifice et d’autres dépenses qui suivent.
Les gens doivent acheter un mouton, un bovin ou un caprin et le sacrifier en cette fête pour perpétuer le rituel d’Ibrahim El Khalil. Cependant, la cherté des bêtes cette année va gâcher la fête pour de nombreux béjaiouis. Les prix ne sont plus à la portée de tous même si le désir de tous est de sacrifier un mouton et accomplir le rite. Les pères de familles ne ratent aucune occasion, tout au long de ces dernières semaines et derniers jours, pour aller au marché en espérant découvrir des moutons à des prix abordables, selon les moyens dont ils disposent pour pouvoir faire le sacrifice et célébrer la fête comme il se doit. Mais la plupart du temps, ils retournent chez eux bredouilles car les prix sont très élevés.
Les moutons de taille moyenne ne sont plus abordables. Ils sont cédés entre 75 000 DA ou 80 000 DA et parfois plus, soit entre 85 000 et 95 000 DA. Même les moutons de très petite taille sont chers. Leurs prix oscillent entre 68 000 et 73 000 DA. Plusieurs chefs de familles rencontrés dans les marchés des villes de la Soummam sont repartis, après plusieurs tournées, sans acheter de béliers en raison de la flambée des prix.
Les prix ont connu une hausse de 20 000 à 30 000 DA et parfois plus. C’est l’avis de tous. Les gens n’en reviennent pas. Une situation qui les rend impuissants et qui les irrite en même temps. Il suffit juste de leur parler du prix et une avalanche de critiques s’en suit. Même chez les éleveurs, les coûts ont connu une hausse. Ces derniers préfèrent écouler leurs bêtes eux-mêmes car, la marge de bénéfice est devenue très petite à cause de la cherté des fourrages et des aliments en général surtout le manque de pluie qui a provoqué l’absence d’herbes dont se nourrissent les bêtes.
Des prix qui sont plus élevés encore chez les intermédiaires et les maquignons qui achètent plusieurs têtes d’ovins dans les marchés de bétails de l’ouest et du sud du pays et les ramènent pour les écouler dans les marchés à bestiaux de la région avec des marges de bénéfices très élevées pour ne pas dire à des prix doubles.
Il y a lieu de noter que la direction du commerce et de la promotion des exportions et la direction des services agricoles de la wilaya de Béjaïa ont désigné, il y a un peu plus d’une semaine, 10 marchés à bestiaux comme points de ventes officiels de bétails à travers le territoire de la wilaya en prévision de l’Aïd El Adha prévu mercredi prochain.
Ces points de vente sont localisés dans dix communes dont deux au chef-lieu de la wilaya. Les autres sont situés dans les communes de Sidi-Aïch, Akbou, Tazmalt, Amizour, Adekar, Aokas, Souk El-Tennine, Ouzellaguen etc. Ce sont, en effet, les marchés hebdomadaires de ces communes respectives qui ont été choisis pour la vente des bêtes afin de mieux maitriser les flux du cheptel. N’empêche que des points de ventes sont improvisés par beaucoup de gens comme chaque année.
Et pour contrôler l’état de santé du cheptel et le certificat de bonne santé des bêtes qui rentrent dans ces marchés depuis les autres wilayas du pays, dix vétérinaires y ont, également, été désignés. La désignation de ces points de vente vise à assurer l’encadrement de la vente des moutons et toutes les conditions nécessaires pour garantir l’achat des bêtes dans des conditions sanitaires adéquates.