Campagne électorale: Les mesures sanitaires bafouées

C’est la stricte vérité: Le protocole sanitaire tel que dévoilé et préconisé par l’Autorité nationale indépendante des élections est plus que malmené et piétiné. Pratiquement, c’est la désinvolture totale dans tous les meetings, rassemblements et autres activités qu’on a eu l’occasion d’y assister durant ces premiers jours de campagne électorale. Aucun parti politique, aucune liste indépendante ne s’est soucié de l’application scrupuleuse des mesures préventives. Le respect du protocole est peu respecté, pour ne pas dire pas du tout.
Qu’on en juge: Des dépliants ou autocollants de candidats sont distribués le plus normalement dans les rues et boulevards, sans aucun souci ou respect de règles d’hygiène, présence de foules nombreuses et compactes dans des petites salles pour assister à des discours ou des présentations de candidats, des actions de proximité et des rencontres initiées par de futurs élus dans des cafés exigus et des marchés populaires, sans ports de masques et sans distanciation… La liste de ces impairs est vraiment longue. Les infractions sont tellement nombreuses qu’il serait fastidieux de les étaler encore davantage.
Et pour des observateurs avertis, il s’agit ici soit d’une flagrante ignorance des impératifs dans la préservation de la santé publique et des recommandations des autorités sanitaires dans la lutte contre la pandémie du coronavirus; soit d’un mépris outrageant contre tout ce que préconise l’ANIE.
Cette dernière, censée être aux avants garde de cette démarche de protection semble être dépassée, démunie et complètement absente. Son propre protocole sanitaire a été bafoué. Pourtant, l’instance de Charfi a mobilisé d’importants fonds et un budget conséquent, a recruté des équipes médicales et des staffs spécialisés dans le respect des mesures de prévention, payé des médecins et des personnels qualifiés et dégagé un gros budget pour cette action de salubrité publique.
Ou sont passé ses staffs médicaux, pompeusement présentés comme une belle parade anti-Covid-19, par le président de l’ANIE, lors de sa conférence de presse à la veille du lancement de la campagne électorale? Pourtant, on ne demandait rien aux organisateurs que la disponibilité du gel hydroalcoolique, de bavettes protectrices et le respect de la distanciation physique. Pourquoi les délégués de l’ANIE n’ont pas fait leur boulot, en interdisant le meeting ou en avertissant d’une manière sévère les organisateurs?

Le protocole sanitaire ignoré
Exemples de ces infractions qui dénotent la grande légèreté des partis politiques et des potentiels parlementaires: Lors de la présentation de son programme électoral, il y a une semaine, la présidente de Tajamou Amal El-Djazair » (TAJ), Fatma-Zohra Zerouati, a réuni au siège du parti à Alger la presse et des militants, en omettant, toutefois, d’imposer les mesures préventives en vigueur.
A la salle omnisports de Ain Benian (Alger), le président de « Djabhat Ennidhal », Abdellah Haddad, en dépit de la disponibilité des places, l’assistance a préféré s’agglutiner dans un même périmètre plutôt que de recourir à la distanciation physique. C’est le cas du Front Moustakbal de Belaid Abdelaziz, dont le rassemblement à Mostaganem a été marqué par le non respect de la distanciation, bien que les présents portaient des masques.
Lors d’une rencontre à Tissemssilt, animée par le président de Djabhat El-Dajazir El-Djadida, Djamel Ben Abdesslem, ces précautions n’ont été qu’en partie imposées, tandis que lors du meeting du secrétaire général du RND, Tayeb Zitouni à El-Kala, les citoyens étaient collés les uns aux autres. Même constat chez le FLN dans ses différents rassemblements.
Pire encore, il a été constaté l’absence quasi totale des règles du protocole sanitaire lors du meeting du président du Mouvement de la Société pour la Paix, Abderrezak Mokri à Beni Abbés, lequel s’est déroulé dans une salle trop étroite pour la nombreuse assistance. Dans ce cas précis, la salle a accueillie quatre fois plus que sa contenance.
S’il faut relever que les sorties de proximité et les rencontres directes avec les foules sont difficiles, voire impossible à gérer, les partis politiques devraient être mieux disciplinés dans les salles, ou la maitrise de l’assistance est plus facile, mieux contrôlée.
Certains responsables de ces formations politiques considèrent plus sécurisant pour les citoyens de tenir des rencontres de proximité en plein air qu’en espaces clos, notamment si le nombre des sympathisants et militants des organisations se comptent par centaines ou par milliers.
Lors de la conférence-bilan, animée jeudi dernier, par le président de l’ANIE, Mohamedi Charfi, ce dernier a exprimé son « satisfécit » quant au déroulement de la 1ére semaine de la campagne électorale, arguant de « l’absence de signalements et de dépassements » de la charte d’éthique y afférente et faisant état, s’agissant du respect du protocole sanitaire, de « quelques avertissements verbaux pour, essentiellement, non-respect de la distanciation physique ».
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