Les marchés « Rahma » à la rescousse des faibles ménages

Les marchés de proximité, ou ce qu’on appelle marchés de la « Rahma », ouverts à l’occasion du ramadhan en vue de maintenir la stabilité des prix, connaissent une grande affluence à la veille du mois sacré. Les citoyens peuvent faire leurs emplettes à des prix jugés abordables, comparés à ceux des autres marchés.
Les Algériens vont accueillir leur mois préféré de l’année. Une période sacrée qu’ils attendent certes avec impatience, mais la hantise des pénuries et de la flambée des prix gâchent leur enthousiasme. Les marchés de la « Rahma » sont venus, ainsi, à la rescousse des ménages à faibles ou à moyens revenus. Ces espaces qui, selon de nombreux consommateurs interrogés, méritent d’être maintenus pour le restant de l’année, offrent divers produits de consommation à des prix compétitifs.
Face à une flambée exorbitante des prix de tous les produits alimentaires de base, les Algériens n’ont pu trouver leur bonheur qu’auprès de ces marchés de solidarité. Au marché de proximité situé en plein centre-ville de la commune de Boumerdès, les familles pourront faire leurs emplettes en comptant sur la disponibilité, la qualité et les prix presque abordables.
Ouvert jeudi dernier par les autorités locales, cet espace commercial est installé en plein air et connaît déjà une grande affluence des familles voulant faire les courses du ramadhan à « bon prix ». De l’avis des citoyens, les prix sont plus au moins abordables, comparés aux autres marchés. « Dans ce marché, les prix sont abordables, sachant que les étals sont approvisionnés directement par les producteurs, sans aucun intermédiaire. Les produits sont cédés en hors taxe », a expliqué un vendeur au Jeune Indépendant.
Des citoyens abordés sur place ont confié que l’envolée des prix à la veille du mois de ramadhan les a contraints à aller dans les marchés de la Rahma, répartis sur plusieurs points à Boumerdès, notamment au centre-ville.
Certains d’eux ont salué l’ouverture de ce type de marchés pendant le mois sacré. « Les marchés de la Rahma sont pour la plupart des citoyens des échappatoires de la cherté qui règne dans les différents marchés du pays », a indiqué un père de famille venu de la commune de Corso pour faire ses emplettes pour le mois de ramadhan.
Ce retraité de la fonction publique affirme être venu pour comparer les prix proposés ici par rapport aux autres marchés. « Certains produits sont moins chers, mais d’autres sont proposés aux mêmes prix », a-t-il fait savoir. Il a toutefois salué la décision des pouvoirs publics d’ouvrir ce genre de marchés. « Le but est de lutter contre les spéculateurs, éviter la hausse des prix des produits de première nécessité et permettre aux faibles bourses de s’approvisionner de façon décente », a-t-il indiqué.
D’autres citoyens ont reproché au ministère du Commerce le fait de ne pas plafonner les prix tant au niveau des marchés de gros que ceux de détail, se contentant d’ouvrir quelques marchés de la Rahma. Selon eux, il est inacceptable de voir la marge bénéficiaire de certains produits dépasser les 20 à 30 DA, ajoutant que l’érosion du pouvoir d’achat pousse les familles à aller vers ces marchés, notamment en l’absence d’organismes qui protègent le consommateur de la cupidité de certains commerçants.
Le marché de la Rahma, faut-il le souligner, est une occasion aussi pour les citoyens, privés des produits maritimes à cause de la cherté qu’imposent les poissonneries depuis des années, d’en manger durant ce ramadhan. En effet, les deux conserveries (CPC de Baba Ali et Sarl Cogeat) ainsi que l’entreprise aquacole (Boumerdès Fish Company) devront assurer aux marchés de la Rahma, ouverts durant le mois de ramadhan, à l’échelle nationale, la daurade et divers produits de conserverie, entre thon et sardines notamment, à des prix d’usine, selon les clauses de la convention signée avec la Chambre algérienne de pêche et d’aquaculture (CAPACAPA Chambre algérienne de la pêche et de l’aquaculture).
Sid-Ahmed, fonctionnaire et père de quatre enfants, a confié au Jeune Indépendant qu’avec son revenu, il n’a pas l’habitude de s’offrir du poisson frais et une telle initiative « me permettra de faire manger à ma famille des produits de la mer sans me ruiner », s’est-il réjoui.
Il convient de noter que le marché de la Rahma de Boumerdès accueille 33 commerçants, qui exposent leurs produits dans des chapiteaux. « Dans le cadre du plan du gouvernement, qui vise à protéger le pouvoir d’achat des citoyens et d’assurer la disponibilité des produits de large consommation à l’occasion du mois sacré de ramadhan, nous avons inauguré ce premier marché Rahma dans la commune de Boumerdès, en attendant les autres dans toutes les collectivités », a affirmé le wali en marge de l’inauguration du marché.
A ce propos, la foire commerciale a été organisée par la direction du commerce de la wilaya, en collaboration avec la chambre locale de commerce. « Ces marchés Rahma permettent une vente directe du producteur ou distributeur au consommateur pour limiter, voire éradiquer, la spéculation et la perturbation dans l’approvisionnement en ces produits alimentaires essentiels, en particulier durant le mois de ramadhan », a ajouté le wali.
Selon lui, il s’agit également, durant le ramadhan, de multiplier les opérations de contrôle des prix et de la qualité ainsi que la disponibilité des produits. En faisant un tour dans le marché, on y trouve tous les produits de large consommation, entre autres des huiles de table, des fruits et légumes, des viandes rouge et blanche, des produits d’épicerie, des légumes secs et des épices.
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