Les lycées privés dans le viseur de Benghebrit

Les écoles privées sont désormais dans le collimateur du département de Mme Benghebrit. La ministre de l’Education, qui semble décidée à réformer son département en agissant « par petites retouches » semble, après « sa » première rentrée que d’aucuns qualifient de réussie, prête à passer aux choses sérieuses.
Elle a en tout cas bien fait savoir, avant-hier depuis Constantine, qu’elle était prête à en découdre avec tous les acteurs agissant au niveau de son secteur. Mme Benghebrit n’a pas caché, lors de sa virée constantinoise, son irritation envers certains établissements privés, notamment les lycées.
L’hôte de la ville des Ponts a carrément menacé de fermeture tout lycée qui aurait zéro pour cent de taux de réussite à la prochaine session du baccalauréat. La ministre a rappelé que les chiffres de l’école publique sont largement satisfaisants. Selon elle, une moyenne de 20% de réussite au bac est enregistrée presque chaque année dans les établissements publics. Elle reconnaît toutefois l’apport de l’école privée dans l’amélioration de la qualité de l’enseignement en général.
C’est pourquoi elle préconise d’ouvrir ce dossier et de tenter, avec la collaboration de l’ensemble des acteurs, d’évaluer le travail qui a été effectué et d’essayer de cerner les défaillances dans le but de rendre encore plus efficace la contribution des établissements privés dans le système complexe de l’éducation. Selon Mme Benghebrit, un établissement sur 100, actuellement en service au niveau national, n’appartient pas à l’Etat.
Mme Benghebrit, tout en refusant de faire porter le chapeau à l’ensemble des structures éducatives privées qui ont pullulé en peu de temps, a indiqué qu’il n’était plus acceptable que des établissements continuent de faire dans la tromperie induisant en erreur les parents.
La ministre, qui a procédé samedi à l’inauguration de trois nouveaux établissements dans la ville nouvelle Ali-Mendjli, a toutefois indiqué que les écoles primaires et les établissements moyens privés ont enregistré de meilleurs taux de réussite aux examens de cinquième et au BEM durant les dernières années.
Des écoles qui, même si elles obéissent à des règles préétablies par le département de Mme Benghebrit, restent toutefois libres dans le choix des sujets d’examens au courant de l’année et ont chacune son système de notation, nous rappelle sous l’anonymat un enseignant en activité dans un collège privé de Constantine. La virée constantinoise de Mme Benghebrit n’a donc pas été une partie de plaisir. Devant l’anarchie régnant, dans certains établissements scolaires de la nouvelle cité, la ministre est restée dubitative.
Mme Benghabrit qui était accompagnée de Mme Labidi, ministre de la Culture, venue pour sa part donner le coup d’envoi du colloque sur Massinissa, premier roi amazigh de la Numidie, a, par ailleurs, menacé les nouveaux enseignants de licenciement s’ils persistaient dans leur refus de rejoindre leur lieu de travail. « La liste d’attente est assez longue », a-t-elle menacé, « pour remplacer tous ceux qui refuseraient d’obtempérer.Des dizaines d’enseignants, nouvellement orientés vers des établissements qu’ils jugent loin de leur lieu de résidence, ont refusé de les rejoindre. Nombre d’entre eux, optant pour le wait and see, tentent de dénicher un transfert qui les arrangerait mieux.
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