Les importations de lait et de produits laitiers explosent

La facture des importations des produits laitiers a connu une hausse sensible durant l’année 2014. Elle s’est établie à 1,91 milliard de dollars (usd) contre 1,13 milliard de dollars usd en 2013, soit une augmentation de 69,04%, selon les données du Centre national de l’informatique et des statistiques des douanes (Cnis).
Le pays dépense des montants colossaux pour satisfaire le marché national en matière de poudre de lait et continue de subventionner cette filière, alors que des contrebandiers sans scrupules trouvent en ce produit un commerce juteux qu’ils exploitent sans foi ni loi.
Ils acheminent cette poudre de lait vers les pays voisins de l’Algérie et les troquent, la plupart du temps, contre des produits loin d’être classifiés comme des produits alimentaires de base, à l’instar des cigarettes ou pire encore : de la drogue.
Les quantités importées en poudre de lait et de matières grasses dérivées, comme le beurre et la crème ont également connu une tendance haussière, passant à 395 898 tonnes en 2014 contre 276 928 tonnes en 2013, soit une augmentation de 43%.
Concernant les importations du sucre (sucre de betterave brut et sucre de canne, sirop de lactose et lactose à l’état solide), elles ont, en revanche, reculé de 4,74% passant à 861,05 millions de dollars usd en 2014 contre 903,89 millions usd une année plus tôt.
Mais en termes de quantité, les importations du sucre ont connu une hausse en s’établissant à 1,926 million de tonnes en 2014 contre 1,814 million de tonnes en 2013, en recul de 6,17%.
La diminution de la facture s’explique essentiellement par la baisse des cours du sucre sur le marché mondial grâce à une offre excédentaire.
L’abondance de l’offre dans les principaux pays producteurs de sucre, dont le Brésil, le plus grand producteur et exportateur mondial, et la baisse des prix du pétrole brut qui a eu pour effet de réduire le volume des plantes sucrières transformées en éthanol, ont pesé sur les cours internationaux du sucre. Rappelons que pour le lait, certaines mesures ont été prises pour soutenir cette filière afin d’encourager la production nationale et de limiter les importations.
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelouahab Nouri, a indiqué récemment à ce sujet que le secteur avait mis en place un programme pour augmenter le nombre de vaches laitières et d’élargir les superficies réservées à la production du fourrage.
Selon ses chiffres, ce dispositif a commencé à donner des résultats qui se sont traduits par une hausse de la production nationale de lait qui est passée de 1,2 milliard de litres en 2000 à 3,5 milliards de litres en 2014. Mais cette production demeure encore en deçà des besoins puisque la consommation nationale de lait est estimée à 5 milliards de litres par an, soit un déficit de 1,5 milliard de litres.
Par ailleurs, plus de 900 millions de litres de lait cru ayant servi à la production de lait pasteurisé ont été collectés en 2014 contre 100 millions de litres en 2000. En 2014, les importations des produits alimentaires de l’Algérie ont atteint 11 mds usd contre 9,58 mds usd en 2013, en hausse de près de 18,9%.
Allez à la page entière pour voir et envoyer le formulaire.